Après « Way of Heart », premier album publié en 2008 salué par la critique, voilà le nouvel opus du trio de David Reinhardt : Yoann Serra, batterie et Florent Gac, orgue, piano, des musiciens qui jouent ensemble depuis pas mal de temps maintenant, créant un son et une belle unité de groupe, chacun participant de manière égale à l’équilibre de l’ensemble. Grace au re-re, sur plusieurs titres, David joue à la fois de la guitare acoustique cordes nylon et de l’électrique, et Florent Gac de l’orgue et du piano, le trio jouant ainsi sur les textures sonores.
Il faut souligner aussi l’originalité et la qualité du répertoire ; 4 reprises sortant des sentiers battus (A foo’ls Errand de Michael Francks sur lequel David alterne jeu en accords et en single notes avec une sonorité lumineuse à l’électrique et un phrasé limpide, le magnifique et très chantant Aparecida d’Ivan Links, le love’s theme du film Spartacus, répétition quasi hypnotique d’une courte mélodie, simple et belle, et There’s that rainy day, interprété par le passé par Stan Getz, Bill Evans, Barney Kessel ou Wes Montgomery) alternent avec des compos très écrites, 3 de Florent Gac (« XV », très jazz fusion tendance Lifetime ou Weather Report, le presque funky Melina’s theme et le nerveux « C » plus strictement jazz) et deux de David (Lady, sorte de méditation musicale où le jeu épuré de la guitare acoustique à cordes nylon instaure un climat apaisé, et Colombe, compo enlevée dédiée à sa grand-mère maternelle, où le trio déménage). Histoire d’avoir un moment à soi, chacun des musiciens intervient aussi en solo, ce qui donne une autre couleur à l’album.
Aucune manoucherie ici mais une esthétique qui oscille entre un héritage jazz de l’instrumentation classique orgue-guitare-batterie, et une orientation plus moderne, un jazz lyrique s’abreuvant à d’autres sources. Depuis 3 ans, David a beaucoup joué, surtout en 2010, année du centenaire de la naissance de Django, son grand-père, accumulant expériences multiples et variées ; il cherche de belles suites d’accords, de l’harmonie ; quant au son et à son jeu, c’est toujours lyrique (cf son éblouissant et long chorus remarquablement construit sur love’s theme). A seulement 25 ans, avec son trio porté à maturité, David Reinhardt poursuit brillamment son propre chemin, sa propre voie musicale.
1. Lady (D. Reinhardt)
2. XV (F. Gac)
3. A fool’s Errand (M. Franck)
4. Aparecida (I. Lins)
5. Me hermano Lp (Y. Serra)
6. Colombe (D. Reinhardt)
7. C (F. Gac)
8. Love Theme (Spartacus original soundtrack)
9. Melina’s Theme (F. Gac)
10. C - orgue & piano solo (F. Gac)
11. Here’s that rainy day (J. Van Heusen)
12. Love Theme - guitare solo (Spartacus original soundtrack)