Avec ce troisième album, Sanseverino s’est offert le luxe d’un vrai Big Band, et reconnaissons que ça lui va comme un gant. Grand merci à Dominique Fillon, l’homme de l’ombre (bleutée, l’ombre...) qui signe la réalisation du disque et aussi de superbes arrangements cinglants et distingués. A la fois subtils et pêchus ces arrangements mettent parfaitement en valeur les mélodies swingantes et la diction si particulière du chanteur survolté qui peut désormais s’emballer sans aucun risque : il y a du monde derrière ! Bravos à tous les soufflants ; eux aussi ils jouent "exactement" !
Et derrière les cuivres... il y a les guitares. Pour ceux qui auraient peur qu’avec ce nouvel orchestre, on s’éloigne un peu de la musique à Django et de ses cordes omnipotentes, rassurez-vous ; si la pompe manouche s’efface parfois au profit d’une caisse claire, le swing est plus que jamais au rendez-vous. Et Sanseverino manie la Gretsch avec autant d’amour et d’ardeur que la Selmer (m’étonnerait pas d’ailleurs que celui là soit aussi un fan de Brian Setzer...). De toute façon avec (ou) Sanseverino, Django n’est jamais très loin, et les compères Legeay & Pouliquen (fidèle au stimer...) encore présents sur quelques titres sont là pour nous le rappeler.
Point de vue compos, si Sanseverino avoue que cette fois-ci, il "ne sait pas trop bien quoi dire exactement" (pas facile de se renouveler...), on lui reconnaîtra de très jolis titres, comme ce bel hommage au courage des anonymes de la P’tite Reine (10 jours avant Paris), ou cet autre, plus nostalgique, aux ouvriers et au Front Pop’ de 36 ("Les ouvriers"). Et puis aussi (et c’est peut-être le grand morceau du disque...), il y a "La valse à Peggy", incroyable hommage à Mannix et surtout Lalo Schiffrin en forme de valse génialement arrangée (tiens, je vais m’refaire Bullitt dans la foulée...!).
Enfin et pour les inconditionnels, on retrouvera aussi notre ami André Balanéo, cette fois-ci superstarisé (succès oblige...) et même carrément canonisé en cette troisième apparition... Saint André priez pour nous, le roi du swing est de plus en plus fou...
CD1 ; Exactement
1. Démolissons les mots (T. Crommen/Sanseverino) 0’54
2. Comment séduire une femme mariée ? (Sanseverino) 3’22
3. Exactement (Sanseverino) 3’07
4. Cette conne m’ennuie (Sanseverino) 3’02
5. J’ai un homme dans ma vie (Sanseverino) 3’35
6. 10 Jours avant Paris (Sanseverino) 5’29
7. Il se la pète (Sanseverino) 4’16
8. Dans la maison sur le port (A. Jane/P. Cour) 3’16
9. Les ouvriers (Sanseverino) 3’48
10. André superstar (Sanseverino) 2’50
11. La valse à Peggy (Sanseverino) 3’12
12. Le swing du Président (Sanseverino) 3’25
13. Exactemando (Sanseverino) 7’09
Enregistré et mixé au Studio Tex Avril (Ivry/Seine) et au Studio de la Monesse (Sèvres) en juin/septembre 2006. Réalisation & arrangements : Dominique Fillon.
CD2 : Rencontres
1. Dans la salle du bar-tabac de la rue des Martyrs (F. Hadji Lazaro) 3’09
2. André (Sanseverino) 5’11
3. Sous les couvertures (D. McNeil/E. Anaïs/C. Engel) 3’44
4. Vous avez déjà tout (P. Lamy) 3’17
5. Bon anniversaire (C. Aznavour) 3’12