J’aurais dû faire attention.
A peine reçu, l’album était déjà sur la platine. Ampli allumé, piste 1, alons-y alonzo. J’aurais dû faire attention. Et pas coller ma tête sur la Cabasse. Parce qu’après l’envoi de Boys on trip (en extrait), j’ai un peu mal à l’oreille gauche.
Il faut dire que les frangins Basily, ils y mettent du coeur. Quatre guitares menées par Popy tambour battant suivi de Zonzo, Gino et Martin Limberger assurent une rythmique terrible, énorme, à l’unisson, mais jamais lourde ; la pompe garde toujours la légèreté de la tradition rythmique hollandaise... D’autant que certains titres voient les cordes s’enrichir du piano de Peter Beets (déjà entendu sur un autre album des Basily) et d’une batterie... tenue par le même personnage ! Ca en fait, du monde au portillon... mais pas de bousculade ; chacun trouve sa place et l’équilibre est solide. Le métier, sans doute !
Car du métier, il y en a. Dans l’efficacité des compositions de Popy Basily (Boys on trip, Memories), dans la richesse et la diversité du répertoire (du swing, des ballades, des bossas, des rumbas), dans l’équilibre entre standards (Nature boy, Avalon, Blue bossa...) et originaux. Et surtout dans l’efficacité des chorus : Popy possède un swing, un son et une maîtrise technique incroyable ; il expose ses soli avec une construction toujours exemplaire et possède un petit côté bluesy infiniment séduisant...! Tucsi constitue l’alter égo du guitariste au violon, et rappelle plus les allemands (Schnuckenack, Titi Winterstein...) que Grappelli. Enfin, les contrechants de Peter Beets au piano ont toujours un à-propos désarmant d’éfficacité.
La qualité des interventions des solistes et de la rythmique rendent donc ce disque très séduisant, et les échanges (quatre/quatre, question/réponse...) toujours très excitants. Un très bon disque qui donneraient envie d’aller les écouter en concert... s’ils ne se faisaient pas si rares dans nos contrées !
Ne les ratez-pas à Liberchies...!