Bien que Nomy Rosenberg, agé de 25 ans, nous propose ici son premier CD comme leader, c’est loin d’être un inconnu. Depuis tout petit, on a pu le voir ou l’entendre accompagner les musiciens Sinti (manouches de Hollande). Initié à la guitare par son père, Mekkie Rosenberg, et entrainé depuis tout petit par son grand frère Jimmy Rosenberg - il tient la rythmique sur "Trio" en 2004 et sur le DVD "Jimmy Rosenberg at The Bimhuis en 2007 - il a fait partie de nombreux boeufs ou concerts dans le style.
La formation de base est des plus épurée : Nomy Rosenberg en solo, Ringo Steinbach à la Rythmique et le pilier Arnold van den Berg à la contrebasse, qu’on a pu entendre sur pas mal de disques de guitariste dans le style. Casting irréprochable donc.
Question choix des morceaux on peut dire que dans l’ensemble ça reste du classique : Swing 48, All of me, Hungaria, Them There Eyes, Si tu savais... Les tempi sont plutôt speed et la maitrise de Nomy impeccable. Pour swinguer ça swing. Le son et le phrasé général reprennent les couleurs des musiciens à la sauce hollandaise. Jimmy Rosenberg ou Stochelo ne sont pas très loin. C’est brut. La pompe de Ringo Steinbach est droite. Elle propulse le soliste à la manière du Trio Rosenberg. Par contre, à l’inverse des jeunes et fines gâchettes du style qui ont tendance à remplir de notes leur solo, Nomy, grâce à des passages rythmiques, aère son jeu. Relance, accord en roulement, solo en accord, il maitrise.
Pour ce premier CD le groupe ne va pas s’arrêter aux reprises des morceaux de références du style. On y trouve deux belles compositions de Nomy et Ringo Steinbach : « Reily » et « Santana ». Ce dernier au swing tranquille est une belle démonstration des qualités mélodiques des guitaristes.
Pour enrichir ce CD le trio a eu la bonne idée d’inviter Jelle van Tongeren au violon sur trois titres. Ce qui donne un joli contre point à la guitare frénétique de Nomy. Dommage que le violon ne soit pas vraiment mis en avant. Il reste noyé dans la rythmique.
Premier CD donc, mais un CD de bonne augure. Même si cela reste un peu trop démonstratif, Nomy Rosenberg maitrise swing et tempo sans tomber dans la caricature.
Du bel ouvrage qui demande d’en entendre plus...
1. Swing 48 (Django Reinhardt) 2’50
2. My Bossa (Dorado Schmitt) 3’37
3. Lulu Swing (Lulu Reinhardt) 2’56
4. All Of Me (Marks / Simons) 3’11
5. Claire de Lune (Kosma [1]) 5’39
6. Summertime (Gershwind / Heyward) 3’38
7. Topsy (Battle / Durham) 3’26
8. Miro Tata Mimer (Stochelo Rosenberg) 5’28
9. My Melancholy Baby (Burnett / Norton) 3’51
10. Si Tu Savais (Django Reinhardt) 3’29
11. Out Of Nowhere/Hungaria (Django Reinhardt) 3’43
12. Reily (Nomy Rosenberg / Ringo Steinbach) 3’35
13. Santana (Nomy Rosenberg / Ringo Steinbach) 3’59
14. Notu Swing (Lulu Reinhardt) 3’37
15. Them There Eyes (Pinkard / Tracey / Tauber) 2’25
Enregistré et mixé par David Meulenbroeks, masterisé par Rolf van den Heuvel à La Grange Studios excepté les morceaux 3, 4 6,7 13 & 14 enregistré et mixé par Carlos Vamos au Vamosia Studio d’Amsterdam.