Nombreux étaient les fans qui comme moi attendaient avec impatience la sortie du premier album de la belle et talentueuse Norig.
C’est désormais chose faite, puisque le label Tzig’Art (jusqu’alors surtout connu pour l’organisation de ses spectacles slaves et tziganes...Voyage en Tziganie, c’est eux !) vient de produire pour sa toute nouvelle collection ce premier album très réussi.
Norig, chanteuse française d’origine catalane qu’à priori rien ne disposait au chant tzigane à embrassé cette discipline après avoir été séduite par Le temps des gitans de Kusturica. A l’écoute de l’album, on peut dire que la demoiselle maîtrise parfaitement son sujet. Portées par une voix éblouissante, au timbre animal parfois très étrange amenant sont lot de fantastique et de merveilleux (et qui rappelle celle de Mitsou de la formation hongroise Ando drom, déjà entendue chez Gatlif...), les émotions se bousculent au fil des plages : joie, mélancolie, desespoir ou passion... Qu’elle soit criée ou murmurée, cette musique des tziganes est tout sauf tiède !
Le répertoire, varié puisqu’on y trouve même une reprise des Petits Papiers de Gainsbourg (!), alterne originaux, morceaux traditionnels, poèmes "en-chantés", puisant son inspiration à diverses sources musicales : l’Europe de l’Est, évidemment, mais aussi l’Inde et le jazz manouche, le tango argentin et la musique classique.
Parfaitement épaulée par d’excellents musiciens apportant chacun leur lot de couleurs et d’émotions (on pourra entendre un kaval et un cymballum...), l’album permet également d’ apprécier le talent de l’étonnant Sébastien Giniaux, figure bien connue des boeufs manouches parisiens (et entendu cet été à Samois au côté du Taraf de Haidouk). Il signe sur l’album de Norig de superbes arrangements (co-signés de Victor Coman) et assure également de magnifiques parties de violoncelle baroque ainsi que quelques solides chorus de guitare.
On suivra ces deux-là de très très près...