Romane / Stochelo / Sanseverino - Festival Les Nuits de la Guitare - Patrimonio (2B)
Programme de cette journée par les organisateurs du festival
Vendredi 22 juillet
NUIT DES TZIGANES
1ère partie
ROMANE
Romane, issu d'une lignée de guitaristes, s'est abandonné aux cordes dès l'âge de 12 ans, en compagnie des "gitans", ses frères d'adoption qui l'initient aux musiques tziganes.
Disque après disque, il a beaucoup contribué au renouveau du Jazz manouche de ces dernières années et son style conjugue rigueur et virtuosité, tradition et modernité. C'est un compositeur à la fraîcheur d'inspiration constante dont les mélodies naturelles et sans artifices vont droit au cœur.
Les deux guitaristes Yayo et Fanto Reinhardt, gardiens d'une tradition, assurent une rythmique envoûtante, appuyée par la contrebasse magistrale de Pascal Berne.
"Romane, le plus fin, le plus mélodique, le plus ardent des derniers arrivés sur la planète manouche." (Le Monde).
2ème partie
STOCHELO ROSENBERG NEW TRIO
La célébrité de Stochelo Rosenberg débute en 1980 avec la création du fameux trio Rosenberg. Il est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands guitaristes du jazz manouche et se produit sur les plus prestigieuses scènes internationales.
Sa virtuosité est véritablement impressionnante et son vibrato très personnel ponctue des phrases hallucinantes, démontrant de façon éclatante que technique et expression peuvent aller de pair. Aux thèmes traditionnels s'ajoutent, chez lui, des hommages à Charlie Parker, Stevie Wonder ou Jimmy Smith, swingués façon manouche avec un mélange d'émotion, de décontraction, et aussi un grain de folie.
Pour ce nouveau trio il a fait appel à son frère Mozes, le plus jeune guitariste du clan Rosenberg, et à Sani Van Mullen, contrebassiste incontournable de la scène jazz néerlandaise.
3ème partie
SANSEVERINO
Hervé Legeay, Christophe Cravero
Stéphane Sanseverino, artiste aux multiples talents, a d'abord été comédien avant de céder à sa vocation pour la musique et le chant. Comme guitariste ses goûts vont vers la tradition tzigane des pays de l'Est et le jazz manouche. Comme chanteur-compositeur, il est atypique et inclassable. Disons que son arrivée sur la scène médiatique a été une véritable bouffée d'air frais dans cet univers de clonage généralisé.
Ses textes racontent des histoires simples et belles avec un humour quelquefois mordant mais jamais vulgaire. Tout cela ponctué de phrases musicales du style Django le plus pur. Son 1er album Le tango des gens a reçu le prix Charles Cros, ce qui lui a ouvert les portes des grandes chaînes de télévision. En 2003, il est distingué aux Victoires de la Musique et son nouvel album, Les Sénégalaises (Sony Music) est déjà Disque d'Or.
Sans crainte de se faire "voler la vedette", il s'entoure toujours de partenaires à forte personnalité musicale :
Christophe Cravero a fait des études musicales approfondies en France et aux Etats-Unis et maîtrise aussi bien le violon que le piano. On le voit souvent sur scène avec Didier Lockwood ou Jean-Marie Ecay, entre autres. Son 1er CD Alcedo, enregistré à 19, ans montre déjà une grande richesse d'inspiration.
Hervé Legeay est un guitariste hors-normes qui sait tout jouer, de la musique classique au hard-rock en passant par le swing manouche. Il a horreur de la routine et a besoin de s'éclater. Avec Sanseverino, il a trouvé le partenaire rêvé et leur complicité contribue fortement à faire de ce spectacle un moment unique et inoubliable.
La préhistoire du festival
Pourquoi Patrimonio, village corse de 600 habitants, est-il actuellement considéré, par bon nombre de spécialistes, comme "le carrefour européen de la guitare" ? Les origines remontent à près d’un demi-siècle.
Tout a commencé avec les frères Gilbert et René Dominici, guitaristes amateurs dont la notoriété dépassait largement les limites de la commune. Ils avaient un vaste répertoire qu’ ils jouaient avec une finesse et une technique surprenantes pour des "musiciens de village", autodidactes et ignorant tout du solfège. Leur passion pour cet instrument fit rapidement des émules et Patrimonio devint une véritable pépinière de guitaristes. Il n’était pas rare d’assister, au café du village, à de véritables concerts réunissant une dizaine d’amateurs de tous âges auquels se joignaient des musiciens venus en vacances.
Ces musiciens de passage, dont certains sont maintenant des professionnels, n’ont jamais oublié l’atmosphère chaleureuse et amicale de ces "nuits de la guitare" improvisées. Citons Claude Ciari (maintenant citoyen japonais et guitariste de renom), qui a déclaré à la télévision de son pays que sa rencontre (1965) avec les guitaristes de Patrimonio lui avait redonné la joie de jouer alors qu’il était sur le point d’abandonner sa carrière. (Cette déclaration a incité la NHK à envoyer à Patrimonio une équipe qui a réalisé un film de 45 minutes dans lequel Claude Ciari, André et Jean-Bernard Gilormini se sont retrouvés, avec l’émotion que l’on devine).
En fait, ces rencontres conviviales et ouvertes étaient, à une échelle modeste, la préfiguration du festival actuel.
La naissance du festival
Le festival est né en 1990 de l’initiative commune de Guy Maestracci, guitariste amateur fraîchement élu maire de Patrimonio, et de Jean-Bernard Gilormini, autre passionné de guitare contaminé sans aucun doute par son cousin André. Ce noyau de départ fut très vite rejoint par de nombreux bénévoles offrant chacun de mettre ses compétences au service d’un pari ambitieux dès le départ, à savoir attirer à Patrimonio les plus grands guitaristes de la planète dans tous les genres musicaux. Ce, pour le plus grand bonheur des organisateurs ravis d’approcher enfin leurs idoles et de tous les passionnés de musique, et de guitare en particulier, très nombreux en Corse.
La première édition (sur trois soirées) proposait, au côtés des meilleurs guitaristes insulaires, des têtes d’affiche tels Babik Reinhardt, Roland Dyens, Raphaël Faÿs. L’année suivante, Marcel Dadi, Larry Coryel et Bireli Lagrene, entre autres, enchantèrent le public de Patrimonio.
Tous ces musiciens de renommée internationale, séduits par la beauté du site (que certains qualifiaient déjà de "magique"), par la chaleur du public et par la convivialité et la qualité de l’équipe organisatrice, allaient devenir les meilleurs ambassadeurs de ce festival naissant. Le théâtre de verdure de Patrimonio accueillit, au fil des ans, Al Di Meola, John McLaughlin, Mike Stern, John Scofield, Jim Hall, Christian Escoudé, Vicente Amigo, Tomatito, Gilberto Gil, les frères Assad, etc... Bref, le rêve était devenu réalité.
Et maintenant ?
Le festival a grandi, passant de 3 à 7 soirées. La fréquentation ne cesse d’augmenter d’année en année et de nombreux estivants, conquis par la qualité des programmes et l’atmosphère très particulière du théâtre de verdure, planifient leur séjour en fonction de nos dates. La municipalité a réaménagé le site, ce qui a permis d’y installer confortablement plusieurs centaines de fauteuils supplémentaires.
Pourtant, malgré l’ampleur prise par le festival, l’esprit n’a pas changé : simplicité, convivialité.
Les musiciens, très sensibles à l’accueil chaleureux de l’équipe organisatrice deviennent généralement des amis que nous sommes heureux d’accueillir et tristes de voir repartir. "Le seul moment où je ne suis pas heureux à Patrimonio c’est quand il faut repartir" disait Marcel Dadi*. Ces musiciens ne se contentent pas, ici, d’honorer leur contrat mais donnent le meilleur d’eux-mêmes. Le public le sent et il s’établit une communion qui les pousse à se dépasser et que certains appellent "la magie de Patrimonio".
Le public n’est pas un client, c’est notre premier partenaire. C’est lui qui a cru en nous dès le début. C’est son festival et nous voulons qu’il en soit fier et que tous les amoureux de la guitare se sentent chez eux à Patrimonio.
*Ce grand guitariste est mort tragiquement dans l’accident du Boeing TWA en juillet 1996. En 1997, une nuit "Hommage à Marcel Dadi" a été organisée. Ses amis français et américains y ont évoqué son souvenir et joué ses morceaux favoris.
COMMENT VENIR
Patrimonio est situé entre Bastia et St Florent (16 km de Bastia, 6 km de St Florent).
Le port et l’aéroport le plus proches sont ceux de Bastia (trajet Bastia-Patrimonio : 20 minutes).
Calvi-Patrimonio : 1h20, Ajaccio-Patrimonio : environ 3 h.
Ceux qui viennent par bateau peuvent partir d’un port français (Marseille, Toulon, Nice) ou d’un port italien (Gênes, Livourne, Savona). On a le choix entre les ferries traditionnels qui sont, en fait, des navire de croisière, ou les Navires à Grande Vitesse (NGV). Malgré la fréquence des traversées, il est prudent de réserver à l’avance, notamment si on a un véhicule.
Les compagnies qui ont les rotations les plus nombreuses sont la SNCM, qui est partenaire des Nuits de la Guitare, et la Corsica-Ferries. Ceux qui aiment le charme des traversées de nuit et la bonne cuisine choisiront La Méridionale.
La Moby Line assure les liaisons depuis Gênes et Livourne uniquement.
Pour ceux qui voyagent en avion, il y a des liaisons fréquentes avec Paris (Orly-Ouest), Marseille, Nice et Lyon. On peut réserver ses places à la CCM (Compagnie Corse-Méditerranée), qui gère également les vols d’Air France.