Joscho Stephan aime se diversifier. S’écartant des ornières d’un jazz manouche "straight" qu’il a pu pratiquer dans sa jeunesse et sur ses premiers albums, le guitariste de Mönchengladbach sort en ce début d’année, et sur son propre label MGL, un nouvel album s’orientant vers un jazz/pop très latino. Un peu comme il l’avait déjà fait sur son très réussi Django Nuevo ; à cette différence près que le groupe qui l’accompagne ici est entièrement renouvelé.
La rythmique, composée de l’excellent pianiste et claviériste Sebastian Gahler, du bassiste électrique Nico Brandenburg et du batteur Thomas Kukulies (qu’on avait pu déjà entendre sur trois titres du précédent album de Joscho) s’affirme donc très jazz, et plus du tout manouche. Une rythmique cohérente, dynamique et à l’évidente complicité (le bassiste fait d’ailleurs partie du trio habituel de Gahler). Invité sur quelques titres, le génial flûtiste espagnol Domingo Patricio (déjà entendu auprès de Paco de Lucia ou de Vincente Amigo...) apporte une touche latina essentielle au projet du disque et ses brillants solos assurent un contrepoint très aérien à ceux de Joscho.
Le répertoire joué fait beaucoup pensé à Benson : par la reprise de Week end in L.A., bien sûr, qui ouvre l’album ; mais aussi par quelques citations bien senties et par certaines compos de Joscho (Last day, Bolero) dont la tonalité (association claviers/percus/flûte...) rappelle parfois le jazz/soul du fameux Breezin’ (Phil Upchurch en moins...!). Côté pop, le guitariste reprend Santana (I love you much too much) (le vibrato de la guitare manouche semble rendre hommage au fameux sustain du guitariste mexicain...!), les Beatles dans une version délicieusement funky de Blackbird et Stevie Wonder (Send one your love). Les quelques standards jazz sont repris dans des arrangements assez inattendus : un Road song très binaire, What a wonderful world en bossa, ou encore le très syncopé et nerveux Caravan. S’intéressant de plus en plus au picking façon Chet Atkins ou Tommy Emmanuel , Joscho nous offre une nouvelle composition très country, (Aoustic rythm), où il se plait à jouer en "double stops" un peu à la manière d’un Danny Gatton ou d’un Albert Lee. Effet garanti sur guitare manouche !
1. Weekend in L.A. (G. Benson) 4’28
2. Last Day (J. Stephan) 5’45
3. Caravan (J. Tizol) 4’58
4. Bolero (J. Stephan) 3’51
5. Road Song (W. Montgomery) 3’20
6. Rosemary´s Baby (K. Komeda) 5’02
7. Blackbird (Lennon/McCartney) 3’44
8. I love you much too much (Olshey / Towber / Raye) 3’41
9. Acoustic Rhythm (J. Stephan) 4’24
10. Send one your love (S. Wonder) 4’26
11. Chica (J. Stephan) 4’10
12. What a Wonderful World (Weiss/Thiele) 4’29
Enregistré en 2013. Joscho Stephan joue sur guitare Maccaferri D Hole Volkert.