Sorti dans la plus grande discrétion en 2009, ce premier disque de Vinta Sinté ne me parvient que maintenant grâce à l’amabilité de l’ami Michel Lefort, qui avait programmé le groupe au Gypsy festival d’Angers en Mai dernier. Emmené par le jeune (18 ans) guitariste Koweit Reinhardt (fils du regretté Samson Reinhardt, musicien bien connu et apprécié au sein de sa communauté), Vinta Sinté est un bel exemple de swing manouche authentique bien dans la tradition. Si Enzo Kreutzer assure une pompe métronomique, souple et puissante, il chante aussi sur 3 titres, à la manière de Luis Mariano ou Mario Lanza que les manouches affectionnent ; l’accent est mis avant tout sur le pathos et le sentiment (cf Histoire d’un amour ou cette version assez unique de Que reste-t-il de nos amours). Solide et swingante la rythmique propulse les deux excellents solistes ; Richard Rosefort violoniste qui conjugue swing (cf Some of these days) et sensibilité (cf Misty ou nature boy) signe aussi deux compos qui tiennent la route ; guitariste au phrasé linéaire précis et chantant, Koweit fait déjà preuve d’un métier et d’une intelligence musicale tout à fait remarquables ; le jeune homme signe aussi deux compositions, Bluma, swing d’excellente facture et Dieu vivant, ballade sentimentale où ses interventions judicieuses n’oublient pas la respiration. Voilà un premier disque tout à fait convaincant. A mon humble avis, on devrait entendre parler de Vinta Sinté, nouveaux venus talentueux sur la scène pourtant sur occupée de ce qu’il est convenu d’appeler swing manouche. A suivre donc...