Quatre longues années après la parution du très prometteur Djeske (2002) Samson Schmitt nous revient avec un nouvel album... et qui tient ses promesses, non d’un niglo !
Partageant la vedette avec son comparse et copain d’enfance Timbo Mehrstein au violon, le disque aligne fièrement ses 10 compositions, dont 7 du guitariste de Lorraine. N’oublions pas que chez les Schmitt, on a le goût de la compo et de la jolie mélodie.
Le répertoire est varié : des swings énergiques comme le très bop Samson swing dont le thème pris à l’unisson violon/guitare fera s’arracher les cheveux à quelques audacieux, le Groovin’ high de Gillespie qui semble être revenu à la mode chez les manoucheux et où l’on entendra d’impressionnants et jubilatoires questions/réponses entre Samson et Nathanaël Briegel jouant à "qui bop mieux", I want to be happy, autre standard pris cette fois à fond les ballons, et sur lequel les deux solistes jouent les casse-cou ! Il y a aussi du swing plus médium, il en faut, comme le magnifique Swing for Doudoune où Timbo signe le thème qu’on chantonnera longtemps sous la douche, ou encore un Billet doux rappelant les très riches heures de Django... et qui finira par doubler son tempo pour retourner dans la première catégorie ! Mais ce Gypsy Jazz Band sait également jouer des rythmes plus exotiques : bossas manouches avec Ma petite Alicia on le devine dédié à un magnifique bébé et La vie, somptueux morceau signé Dorado et prétexte à d’étourdissants chorus de Samson et de Ludovic Beier invité sur deux titres. Beier qui jouera aussi sur un Tango for Piazzolla, une des plus belles réussites de l’album, dont on a d’ailleurs pas résisté à vous mettre un extrait du sublime solo de Samson. Dans l’exotisme façon 20ème arrondissement n’oublions pas la valse : Première valse en l’occurrence (ce qui laisserait augurer une seconde, voire une troisième valse...?), et qui ancre d’ailleurs résolument plus sa tradition vers l’est de la France qu’à l’est de la capitale... ça attaque "terrible" et ça joue comme on aime !
Et puis enfin, comment oublier les ballades ? Ballades aux titres charmants, comme Petite mélancolie, Un jour viendra, Dans la vie (avec un violon qui fait dans la délicatesse et une guitare délicieusement romantique...) ou Pour mon père magnifique hommage à qui l’on sait en solo total et d’une simplicité absolue.
Bref, un album complet et cohérent où les solistes prouvent qu’ils sont devenus de grands musiciens, parfaitement soutenus par une rythmique irréprochable (Mayo Hubert à la pompe, Gauthier Laurent à la basse) et des invités de qualité (Ludovic Beier, Nathanaël Briegel... et le tout jeune Bronson Schmitt !).
Espérons simplement attendre moins longtemps le prochain album... on en redemande !
1. Samson swing (S. Schmitt) 3’53
2. Ma petite Alicia (S. Schmitt) 4’21
3. Swing for Doudoune (T. Mehrstein) 3’07
4. Ma première valse (S. Schmitt) 1’55
5. Petite mélancolie (S. Schmitt) 3’43
6. Tango for Piazzolla (S. Schmitt) 4’48
7. Dans la vie (S. Grappelli) 4’24
8. Groovin’ high (D. Gillespie) 3’08
9. Billets doux (M. Yvain/S. Grappelli/E. Jouve/G. Loyau/J. Saint-Granier) 3’16
10. Pour mon père (S. Schmitt) 2’36
11. La vie (D. Schmitt) 4’33
12. I want to be happy (V. Youmans/I. Caesar) 2’31
13. Un jour viendra (T. Mehrstein) 4’25
14. I wonder where’s my baby tonight (W. Donaldson/G. Kahn) 2’48
15. Moment d’inspiration (S. Schmitt) 4’04
Enregistré par Flavio Marreda, studio Gam/La Chapelle, Waimes (Belgique) en janvier et novembre 2006. Direction artistique Nathanaël Briegel.