De formation classique, le guitariste Romain Brizemur est très vite tombé dans la marmite du jazz, et plus particulièrement dans la marmite à Django.
Et ce "Blues Sombre" qu’il vient de produire n’est pas sa première expérience discographique, puisqu’il a déjà quelques CD’s à son actif, d’inspiration classique ou jazz, dont certains sont directement issus de la tradition musicale du génial manouche : "Escape" avec le quartet Paris Jazz Consort et sous la direction de Didier Lockwood s’il vous plait, ou bien encore "Cet Hiver" sorti en 2002 avec le trio Songes de Paris.
Mais aujourd’hui, c’est surtout en compagnie du guitariste Luc Desroy qu’il pratique l’art de la pompe et du solo manouche. Et c’est régulièrement qu’on peut écouter ces deux là en concert dans les salles de la capitale. La parution de ce "Blues Sombre" avec pour l’occasion le contrebassiste Boris Pelosof est donc une excellente nouvelle pour tous les amateurs de ce talentueux trio.
Romain Brizemur est un fin technicien. Sur bon nombre de titres et d’arrangements, on sent parfaitement la rigueur du musicien classique qu’il est aussi. Point de vue placement rythmique... rien à redire ! Même sur les tempos les plus délirants, ses "montées chromatiques" et ses "sextolets" restent exemplaires... Ses chorus sont toujours très bien construits, agréables à écouter et raviront les guitaristes fous de technique. Luc Desroy, qui y va également de son petit chorus, apporte lui la petite odeur de feu de bois que n’a pas Brizemur : l’attaque est plus rude, ça rape et ça donne un peu le gout de la caravane ! Du coup, les deux musiciens se complètent plutôt bien, mais dans un style qui reste beaucoup plus classique et blues que traditionnel... on n’est pas chez Tchavolo !
Enfin, soulignons l’audace du répertoire qui aligne quinze morceaux dont neuf compositions déclinées sur tous les rythmes avec toujours d’intéressants arrangements. Bravo pour l’imagination...!