C’est le second album de la formation Sweet Chorus de Mandino Reinhardt. Sorti au cours de la seconde moitié des années 80, c’est un disque à l’esprit étonnament moderne que nous proposait alors le guitariste.
Avec un accompagnement qui fait parfois oublier la pompe manouche au profit d’un vibraphone (tenu par Ghislain Muller) ou d’un synthétiseur (Marcel Loeffler), on sent bien l’envie de se démarquer de la tradition. Volonté d’émancipation perceptible aussi dans le son de Mandino oubliant la Selmer pour une guitare électrique portée par un effet (sweet !) chorus très planant. La trompette et le bugle de Pierre Lamboley apporte également une touche d’originalité à l’ensemble. Et la complicité de Mandino et Marcel Loeffler qui se confirmera plus tard et de façon éclatante avec Note Manouche est ici déjà très présente.
Concernant le répertoire, hormis une bossa de Jobim et un traitement très swing du Four Brothers de Jimmy Giuffre, il n’y a que des compositions. Des compositions aux harmonies parfois audacieuses (Via del Corso), planantes (Californian Wine) ou innattendues (notamment dans la curieuse valse Felix).
Bref, un album assez surprenant, qui laisse entrer un peu de modernité sans renier toutefois l’héritage du swing de Django. Dommage que le son apparaisse tout de même assez daté, surtout dans les interventions du synthétiseur que Marcel Loeffler sait certes admirablement faire swinguer mais qui sonne hélas... comme un synthé !
Face A :
1. Californian wine (M. Reinhardt) 5’45
2. Efta (M. Reinhardt) 3’25
3. Via del Corso (G. Muller) 8’30
4. Four Brothers (J. Giuffre) 2’55
Face B :
5. Michto Anton (M. Reinhardt) 6’10
6. Felix (G. Muller) 3’45
7. How insensitive (C. Jobim) 6’30
8. Porte St Jean (M. Reinhardt) 3’30
Date d’enregistrement : 1986 pour Oméga Studio (Strasbourg).