Le Trio Larigot "tire" son nom d’une petite flûte du moyen âge et d’une expression signifiant boire plus que de raison. C’est aussi l’association de trois musiciens qui se connaissent depuis longtemps et qui ont finalement décidé d’enregistrer leur premier album. Il y a tout d’abord le chanteur guitariste normand CéLab qui a déjà publié trois albums de chansons et six ou sept ouvrages sous le nom de Charles-Erick Labadille. Ses chansons aux textes soignés se placent délibérément sous le signe de l’humour et de la dérision. A ses côtés, on pourra entendre les contrechants guitaristiques d’un virtuose du genre manouche bien connu de ces pages, Daniel Givone. Il est rejoint par son frère Jean-Claude Givone qu’on pouvait notamment déjà entendre sur les premiers albums du Trio Givone. Pour finir les présentations, le trio peut se voir transformé en sextet avec l’intervention d’invités : Henry Lemarchand à l’accordéon et au bandonéon, Noël Letertre au piano et au vibraphone et Emilio Ortiz au violon, sans compter la participation de quelques choristes motivés.
Si le répertoire reprend quelques célèbres titres de la chanson française (La mauvaise réputation de Brassens, Dansez sur moi de Nougaro, Mal ô mains de Sanseverino ou encore Bébé éléphant de Dick Annegarn), il s’attache surtout à proposer les propres chansons de CéLab. Faisant preuve de beaucoup d’humour et surtout d’une bonne dose d’autodérision, on sent que le chanteur n’est pas un débutant et ses textes subtils tantôt potache (Tellement qu’c’est trop), tantôt revendicateur (La retraite à 20 ans) ou réalistes (La paperasse) sont vraiment drôles, surtout lorsqu’ils lorgnent du côté de l’esprit de Boris Vian (Petit manuel pour construire soi-même sa propre centrale nucléaire). Le traitement swing et musette apporte aux chansons un dynamisme irrésistible dont les textes sont magnifiquement mis en valeur par la guitare virevoltante de Daniel Givone qui trouve le bon placement pour ne jamais empiéter sur les paroles : la combinaison peut d’ailleurs rappeler la complicité mémorable qui unissait Brassens à son guitariste Joël Favreau.
Une jolie petite autoproduction pleine d’humour à découvrir donc, et pour affronter les plans de rigueur de 2014 avec le sourire...!
1. Qu’est ce qu’on attend pour être heureux (Misraki / Hornez)
2. Tell’ment qu’c’est trop (CéLab)
3. Ranker (CéLab)
4. La sauce vinaigrette (Daniel Givone / CéLab)
5. La retraite à 20 ans (CéLab)
6. Les p’tits plats (D. Givone / CéLab)
7. Les médocs (CéLab)
8. La paperasse (CéLab)
9. Petit manuel pour construire soi-même sa propre centrale nucléaire (CéLab)
10. Tout feu tout âme (CéLab)
11. La mauvaise réputation (G. Brassens)
12. La crevaison (CéLab)
13. Mal ô mains (S. Sanseverino)
14. Bébé éléphant (Dick Annegarn)
15. Valse à mon pépère (CéLab)
16. Je fonce (Daniel Givone / CéLab)
17. La chanson des alzheimers (CéLab)
18. Dansez sur moi (Hefti / Troup / Nougaro)
Daniel Givone joue sur Selmer (1946)