Suite des aventures de Lois Cœurdeuil et de Cesar Swing... C’est déjà le quatrième album du guitariste provençal, après “Impromptu" paru en 2007 et deux autres disques dont nous n’avons malheureusement eu que ouï-dire.
La rythmique s’est légèrement modifiée : exit la guitare de Mathieu Césari (parti jouer chez les Tzwing), et bienvenue à celle de Sébastien Torregrosa. Pour le reste, on retrouve Fabrice Hélias à la contrebasse et Jérome Leroy aux sax. Deux invités sont aussi présents, chacun sur deux titres : Thierry Larosa à la batterie (sur Mimosa et Sambop) et l’impayable Doudou Cuillerier qui viendra pousser la chansonnette sur Witchcraft fameux air rendu célèbre par Sinatra et La belle vie, superbe balade qu’on doit, faut-il le préciser, à notre Sacha Distel national et que les ricains nous piqueront.
Le répertoire est volontairement placé sur le ton de l’éclectisme. On ne retrouvera d’ailleurs qu’un Django sur l’album, et pas le plus joué puisqu’il s’agit de Swingtime in springtime, l’un des blues du patron. En revanche, les grands crooners sont à l’honneur : Sinatra (Witchcraft), Dean Martin (Everybody loves somebody sometimes), Nat King Cole (Love), Distel avec (La belle vie). D’autres chansons confirme la tendance très lyrique du répertoire (L’hymne à l’amour, Overjoyed de Stevie Wonder). Une tendance franchement bop avec s’affirme aussi avec George Benson (Clockwise, Mimosa) et le génial Sambop, morceau que j’avais déjà entendu chez Cannonball Adderley et sur lequel Jérome Leroy se déchaîne.
Loïs Cœurdeuil, brillant guitariste qu’on sentait encore sur le précédent album beaucoup sous l’influence encombrante du jeu de Biréli Lagrène semble prendre ici plus d’assurance. On apprécie particulièrement son jeu à l’électrique, très fluide, quand il oublie un peu les clichés manouches et biréliens pour suivre sa propre voie, dans une veine très bop, plus aventureuse et bien plus intéressante. Jérome Leroy le seconde parfaitement en élaborant à l’alto des chorus précis, vivants et joliment construits. Au total, un disque varié, coloré et plein de promesses, qu’on écoutera avec beaucoup d’enthousiasme.
1. Everybody loves somebody sometimes (I. Taylor/K. Lane) 4’02
2. Swingtime in springtime (D. Reinhardt) 3’19
3. Sambop (F. Inacio/P. Goncalves/P. Einhorm) 3’22
4. Hymne à l’amour (M. Monno) 3’57
5. Clockwise (G. Benson) 3’58
6. Overjoyed (S. Wonder) 5’38
7. Witchcraft (C. Coleman) 4’08
8. Funky tamaris (F. Helias) 5’23
9. Love (B. Kaempfert/M. Gablier) 4’38
10. La belle vie (S. Distel) 4’06
11. Mixture (F. Candrix) 3’02
12. Mimosa (G. Benson) 4’39
13. Symphonie/Peanuts vendor (Alstone/A. Tabet/M. Simons) 4’08
Enregistré du 1er au 4 avril 2010 à l’Electric Studio