Nouveau disque du quartet danois au nom pourtant bien français, dont on n’entend guère parler dans nos contrées, qui a pourtant plus de 10 ans d’existence et 4 ou 5 bons disques au compteur.

Changement de personnel au sein du quartet pour ce « Django goes North » ; Jesper Rils tient maintenant la contrebasse et l’arrivée de Finn Poulsen , harmoniciste conjuguant virtuosité et élégance (qui sévit dans plusieurs groupes au Danemark dont Swing d’or où il joue également de la guitare) change notablement le son général du groupe, apportant une originalité certaine dans une esthétique où l’instrument n’est guère présent (rappelons tout de même le récent Cd de Mayo Hubert avec la même configuration instrumentale).

Dès I can’t believe that you are in love, qui ouvre le disque, on est fixé : swing, mise en place, équilibre sonore, chorus enlevés. »Django goes North » est dans la continuité du précédent disque : un gypsy jazz majoritairement vocal lorgnant vers les crooners (juste deux ou trois instrumentaux dont un arrangement original de toute beauté de Rêve bohémien –le nom du groupe trouve sans doute là son origine-de Jo Privat) emmené par le leader, Jens Fuglsang, chanteur convaincant au timbre particulier et qui jamais ne force, songwriter talentueux (cf It’s just a minor blues, le très pop rock So real ou le swinguant Django goes Wes ») et fine gâchette ( attaque précise, sonorité, phrasé clair et délié qui sait poétiser finement -cf l’exposé de Time on my hands-) qui envoie juste ce qu’il faut sans bavardage, les morceaux n’excédant pas les 4 minutes.

Varié et chanté, le répertoire peut sans doute apporter au groupe une audience élargie ; Les douze titres alternent, dans des arrangements personnels soignés, des standards de jazz (cf Caravan , l’occasion de chorus nerveux des deux solistes) mais pas seulement, (cf l’étonnante relecture de Jimmy jazz des Clash avec accélération de tempo spectaculaire, ou le surprenant Sunday morning du Velvet Underground, peut-être un peu anachronique ici) et cinq compos originales ,dont deux de l’harmoniciste(cf Ania’s, instrumental mélodieux aux accents latins). Voilà un très bon disque d’un groupe qu’on aimerait bien voir à Samois, n’est-ce pas Stoche ?