Certains duos frappent par leur exactitude et l’évidence de leur complémentarité ; Charlie Haden et Christian Escoudé, Florin Niculescu et Biréli Lagrène, Boulou et Elios Ferré, pour ne citer que ceux-là et sans même parler de celui d’avant guerre auquel on pense tous...
Cet enregistrement de Raphaël Faÿs et Charles Wizen participe de la même alchimie miraculeuse qui rend certains disques incontournables et place leurs auteurs au panthéon des rabouineurs... Raphaël Faÿs, technicien hors pair s’il en est montre ici qu’il ne sait pas seulement aligner les doubles croches quand il faut, mais aussi accorder des contre-chants qui chantent et enchantent le violon, des traits rythmiques rappelant à l’ensemble qu’un bon swing vaut mieux que deux tu l’auras, et se permet même le luxe de s’aventurer dans les traverses périlleuses et excitantes du jeu out...
Le violoniste et fondateur de Jazz à Cordes assure, tout simplement. La main est sûre et expose les mélodies avec une rare maitrise ; les chorus, d’une évidente décontraction nous touchent quand ils s’enflamment, et forment une assise au jeu plus débridé du guitariste. En plus Charles Wizen cultive le goût de la citation, ajoutant une note d’humour à l’ensemble.
Une complicité pleine de charme pour un grand disque de jazz manouche. Et vous avez vu qui tient la deuxième guitare...?