Fapy Lafertin & Dave Kelbie © W. Liperi

Association très active sur Montargis et les environs, le Hot Club du gâtinais programme chaque année un concert swing manouche ; ce dimanche, le quintet de Fapy Lafertin , légende vivante qu’on a rarement l’occasion de voir dans notre beau pays, attira les foules au Tivoli ; le concert de 17h ayant été très vite sold out, il a fallu en ajouter un autre à 14h30, qui fit lui aussi salle comble ; un public de connaisseurs venus parfois d’assez loin .

Avec le quintet de Fapy c’est la quintessence du pur style Django ; styliste au phrasé immédiatement reconnaissable, Fapy Lafertin fait preuve d’une retenue, d’une sensibilité mélodique et d’une clarté d’articulation qui le distinguent absolument de la pléthore des héritiers de Django ; ses chorus,

Tcha Limberger © W. Liperi

toujours remarquablement construits, conjuguent finesse, swing et élégance ; Lollo Meier lui aussi soliste sachant poétiser finement et faire chanter les notes, est un peu l’héritier spirituel de Fapy, et tout comme lui, un compositeur inspiré ; cette fête des cordes nous rappelle le bon vieux temps du quintet d’Hansche Weiss avec Lulu Reinhardt. Au violon, l’excellent Tcha Limberger conjugue swing et virtuosité sans jamais oublier le sentiment ; bref, trois solistes d’exception boostés par la section rythmique impériale de Django à la créole : Dave Kelbie au drive souple et très efficace à la guitare d’accompagnement, et Sébastien Giradot, solide contrebassiste.

Lollo Meier © W. Liperi

Un quintet très soudé, à l’équilibre parfait qui swingue tout en finesse et en décontraction. Tout en restant fidèle à la tradition, le groupe impose sa marque, notamment par l’apport de merveilleuses compos personnelles : For Meggie, Hondaribia, Rosas et le magnifique chemin de Django pour Lollo, le très lusitanien Plachterida, Carnation ou le superbe 3 wishes pour Fapy. Les reprises sont choisies avec soin : quelques compos de l’illustre manouche bien sûr, mais qu’on n’a guère l’occasion d’entendre , comme Vette par exemple, ou des standards joués par lui comme speevy ou japanese sandman. A signaler une version de toute beauté de mélodie au crépuscule, interprétée en duo par Fapy et Tcha ; lumineux !

Heureux de jouer et très décontarcté le quintet de Fapy a donné une prestation haut de gamme très appréciée d’un public qui les a longuement et chaleureusement applaudis. La classe !

Fapy Lafertin Quintet © W. Liperi