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Bastien Ribot
Flors de Març

publié par stoche

Pour son premier album en solo, Bastien Ribot, violoniste qu’on connaissait sur un répertoire plutôt manouche au sein du RP Quartet, s’est entouré d’une équipe de jeunes musiciens très jazz et déjà très expérimentés : le batteur Martin Wangermée issu du Centre des Musiques Didier Lockwood, le contrebassiste Shankar Kirpalani qui en plus du jazz, poursuit au violoncelle une belle carrière symphonique et surtout le talentueux Rémy Gauche, guitariste au style moderne et déjà très accompli (un album sorti en 2010), dont on sent bien l’influence de Metheny et de Scofield pour le phrasé et de Kurt Rosenwinkel pour le son... un sérieux client !
Avec ce genre de rythmique, il ne faut pas s’attendre à du manouche. Excepté pour le dernier titre, Rag de Junh, sorte d’élégant clin d’œil gipsy enregistré avec l’amicale complicité de Romane, d’ailleurs très en verve, tout le répertoire signé Bastien Ribot s’éloigne radicalement de la tradition pour aller vers un jazz beaucoup plus actuel. Les compositions, toutes très convaincantes, sont magnifiquement servies par une rythmique cohérente qui s’écoute et dont on sent parfaitement la complicité : tout est en place. Sur Flors de Març, balade prise très lentement, Bastien expose langoureusement un thème très romantique tandis que contrebasse et guitare se complémentent et s’enrichissent de manière idéale : l’accompagnement de Rémy Gauche dose savamment accords et discrètes lignes mélodiques qui trouvent leurs résolutions dans un chorus qui coule de source. Sur tempo plus rapide, comme sur le très bop Crawfish déjà entendu sur le premier disque du RP Quartet, le violoniste très à l’aise développe un jeu très fluide et virtuose à tel point qu’on ne sait plus si c’est son drive qui stimule la rythmique ou l’inverse ! On apprécie au passage le joli son acoustique du violon (enregistré par André Baille Barelle à LDC) qui se marrie parfaitement à celui très travaillé de Rémy Gauche : un traitement électrique à la Jean Luc Ponty ou Didier Lockwood aurait sans doute desservi l’album. On adore aussi le traitement très funky du blues Bloof : pêches rythmiques et basses syncopées semblent stimuler le guitariste qui sonne vraiment comme Scofield ! Insistons aussi sur la complicité tangible des musiciens : sur Victoria Station, géniale composition qui commence comme une balade impressionniste pour évoluer vers un bop nerveux, la rythmique ne cesse de briser le tempo tandis que Bastien vient provoquer le guitariste sur son dernier chorus qui lui passe le relais... voilà de la musique vivante, où il se passe des choses.
Voilà donc pour Bastien Ribot un premier disque très réussi, tant du point de vue des compositions que de l’interprétation, servi par une rythmique à l’exceptionnelle cohésion. Certes, les manoucheux purs et durs passeront sans doute leur chemin. Mais les autres trouveront assurément leur compte avec ce disque excitant et remarquablement conduit.



1. Victoria station (B. Ribot) 4’09
2. Aube en Roussillon (B. Ribot) 5’05
3. Crawfish (B. Ribot) 3’34
4. Flors de Maç (B. Ribot) 4’42
5. Bloof (B. Ribot) 4’39
6. Intro pinot (B. Ribot) 1’38
7. Pinot (B. Ribot) 5’08
8. Paratge (B. Ribot) 6’47
9. Cécile (J. Datin) 2’34
10. Rag de Junh (B. Ribot) 3’50

Enregistré par André Baille Barelle au studio LDC à Montreuil au printemps 2012.



Label : Autoproduction
Ref : CD -> voir fiche du label
Date de sortie : décembre 2012

Bastien Ribot - Flors de Març
Zoom

Extrait en écoute :

1.Victoria station (B. Ribot)


Musiciens :

Bastien Ribot : Violon
Rémy Gauche : Guitare
Shankar Kirpalani : Contrebasse
Martin Wangermée : Batterie

Invités :
Romane : guitare (10)
Damien Varaillon : contrebasse



Coup de coeur
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Bastien Ribot

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