Le guitariste manouche autrichien Diknu Schneeberger fait partie avec quelques autres (Amati Schmitt, Brady Winterstein ou Antoine Boyer) de la génération montante ; Il a de qui tenir puisqu’il est le fils de Joschi, contrebassiste du trio qui fit partie jadis du groupe de Zipflo Weinrich ; Martin Spitzer, auprès duquel Diknu prit des cours en 2005, tient la guitare d’accompagnement, une rythmique qui fait bien ce qu’elle a à faire.
Pour ce nouveau disque le trio a eu la bonne idée d’inviter sur 3 titres Beni Schmid, violoniste qui enregistra un beau disque avec Bireli, Herbert Swoboda, clarinettiste sur 3 autres et l’harmoniciste Bertl Mayer sur deux, trois brillants musiciens qui apportent incontestablement un plus, non seulement par la diversification de la palette sonore mais aussi par les possibilités offertes : thèmes à l’unisson, questions-réponses…Par contre, le répertoire, qui n’est pas renversant d’originalité, souligne le manque d’un vrai producteur : 5 titres de Django (dont trois interprétés à la suite à la fin du disque)beaucoup trop joués et enregistrés, alors qu’il y a tant d’autres belles compos méconnues de l’illustre manouche ; que le groupe joue ces morceaux en public, ok, mais qu’apporte par exemple un énième enregistrement de Nuages ? Signalons tout de même le bel arrangement de Douce ambiance dans une version nerveuse. Pour le reste du répertoire, 4 reprises qui vont de Gypsy fire, compo enlevée de Romane à Je suis seul ce soir en passant par les flots du Danube (brillant chorus du clarinettiste) et And i love her des Beatles dans une relecture originale convaincante, avec la présence bienvenue d’un harmonica (je crois me souvenir que Robin Nolan avait jadis enregistré ce morceau des Beatles). Joschi signe deux très jolies ballades (cf Servas Koarl qui donne à Beni Schmid l’occasion de briller) et Diknu un Swing de Vienne convaincant ; Le jeune guitariste murit ; mais si son phrasé propre, parfois encore un peu mécanique, virtuose mais sans précipitation, n’oublie pas de laisser la musique respirer, son style ne se distingue pas suffisamment de celui de ses collègues, pour affirmer une vraie personnalité ; Ceci dit, ça tient tout de même la route.
1. Swing de Vienne (D. Schneeberger/M. Spitzer) 4’29
2. One for Barbara (J. Schneeberger) 5’22
3. Douce ambiance (D. Reinhardt) 4’08
4. Servas koarl (J. Schneeberger) 6’17
5. Je suis seul ce soir (P. Durand) 4’17
6. And I love her (Lennon/McCartney) 4’46
7. Les flots du Danube (I. Ivanovici) 4’45
8. Troublant bolero (D. Reinhardt) 6’05
9. Gypsy fire (Romane) 3’59
10. Django’s waltz (D. Reinhardt) 1’56
11. R-vingt six (D. Reinhardt) 3’55
12. Nuages (D. Reinhardt) 4’44