Auréolé de son brillant succès au festival de Samois ’89 (immortalisé par le superbe documentaire de John Jeremy Django Legacy), Gary Potter enregistre son premier album en 1992 sous l’impulsion du guitariste/producteur britanique Ian Cruickshank. C’est ce dernier qui l’a découvert dans une obscure taverne de Liverpool, l’Atlantic Pub désormais célèbre auprès des amateurs de swing manouche anglais . Très impressionné par le talent et le jeu du jeune guitariste autodidacte, Cruickshank rejoindra le trio du prodige en compagnie du contrebassiste Andy Crowdy. Ils parcoureront ensemble pas mal de clubs du Royaume-Uni avant de réaliser cet album.
Grace Notes est un premier disque très éclectique, à l’image du guitariste en quelque sorte. On trouvera en effet dans le répertoire plusieurs styles de morceaux révélant clairement ses influences : Django Reinhardt bien sûr( Moppin’ the bride, Blue Drag, J’attendrai et Swing 41), la musique Country (Cannonball rag, Wooper Snooper), le bop (Move) voire le jazz modal (avec un très coltranien Sim), mais aussi un certain goût pour le classique et les cordes nylons (Grace, Provenance). Certes, le tout apparait peut-être encore un peu décousu, manquant d’unité et démonstratif ; mais il est très jeune. Par la suite, Gary Potter saura nous prouver combien de toutes ses multiples influences il a su faire style unique avec un discours passionnant...