Derrière cette sympathique pochette de CD qui ravira tous les amateurs de Selmer et autres Maccaferri se cache un petit disque de swing "made in Switzerland" de la bande à Fere Scheidegger, les Hot Strings.
Pas de virtuosité démesurée ici, mais un plaisir de jouer évident, de l’humour à la louche, un certain sens du swing, décontracté et à l’ancienne...et aussi quelques éclats de rires très communicatifs (!). Peut-être pas de virtuosité, donc, mais du goût ; dans la simplicité et le joli son de la guitare de Fere, dans le swing imparable du violoniste Martin Abbühl, dans les chorus inspirés du contrebassiste Thomas Dürst.
Le répertoire diffère un peu de l’album précédent Douce Ambiance et semble prendre une direction plus américaine : la présence du chanteur plutôt excentrique Ray Everitt qui scatte un peu comme Armstrong n’y est pas pour rien. Ses duos avec Fere sont assez impayables...! Et les reprises de Fats Waller et de Slim gaillard vont également dans ce sens.
L’autre invité de marque de l’album est le pianiste Fred Böhler, pionner du jazz suisse (et de l’orgue Hammond, nous précise Antonietto dans les "liner notes"), et qui joua un temps dans l’orchestre de Marcel Bianchi. A 80 ans, son jeu reste d’une fraîcheur étonnante.
Un disque fabriqué avec beaucoup de passion, c’est évident, et dont le premier titre donne le ton : Swing from Bern with love !