Dans ce 3ème disque, le Hot club de Détroit se démarque notablement de la musique Hot Club ou plus exactement y ajoute des influences plus modernes, tant au niveau de l’orientation musicale que du répertoire : sur les 13 titres du disque, 7 compos originales à l’inspiration variée, et qui tiennent la route, à l’image de ce One steps nerveux qui ouvre l’album, de Restless twilights ou de Papillon, jolie ballade romantique. Le Hot club de Détroit imprime également sa marque aux reprises (version personnelle enlevée de Noto Swing de Lulu Reinhardt), se réappropriant intelligemment deux superbes compos de Django rarement jouées, Duke and >Dukie et Artillerie lourde en medley avec un thème de Miles Davis. Le groupe donne également des versions fort fftsdrtsconvaincantes (travail sur la palette sonore, arrangements originaux) de thèmes plutôt inhabituels dans le contexte, comme le Nostalgia in time square de Mingus ou Tristesse de Chopin, dans un arrangement superbe avec un solo aérien remarquablement construit d’Evan Perri qui poétise finement à la guitare. Une ouverture bienvenue qui nous change un peu des sempiternels Sweat Georgia Brown, All of me et autres Minor swing.
A l’exception du contrebassiste, l’équipe est la même et l’on retrouve avec plaisir les qualités des deux premiers disques : cohésion, mise en place, maitrise instrumentale, swing et inspiration. La présence de 3 solistes très en verve (guitare, accordéon, sax) apporte puissance (thèmes à l’unisson) et équilibre à l’ensemble. Aussi convaincant à l’acoustique (cf le très réussi Patio swing ou For Stephane) qu’à l’électrique (cf ses longues phrases nerveuses sur Equilibrism), Evan Perri met la technique au service de la musique, tout comme ses petits camarades d’ailleurs.
Le Hot Club de Detroit démontre brillamment qu’on peut conjuguer tradition et modernité en un équilibre judicieux permettant une réelle expression personnelle. Vivement que le groupe vienne en France ! A Samois en 2011 par exemple !