Sara Lazarus est longtemps resté un des secrets les mieux gardés du jazz vocal. Chanteuse de jazz pour musiciens de jazz, elle jouit dans le "métier" d’un très grand respect largement mérité.
Née aux Etats Unis près de Philadelphie, elle s’installe à Paris en 1984. Dix ans plus tard, elle reçoit le premier prix du prestigieux concours international Thelonious Monk, descerné entre autres par John Hendricks, Shirley Horn, Abbey Lincoln, Diane Reeves et Jimmy Scott... excusez du peu ! Malgré cela, elle va poursuivre une carrière assez discrète (qui lui fera tout de même croiser le chemin d’Illinois Jacket et de Denis Badault...), privilégiant sa vie personnelle et en s’impliquant dans l’enseignement. Mais c’est surtout en multipliant les "boeufs" et les gigs" avec d’excellents musiciens qu’elle obtient ses lettres de marques dans le monde du jazz. L’année dernière, le grand public la découvrait enfin avec son premier album, Give me the simple life, excellent disque où l’on pouvait déjà entendre Biréli Lagrène en invité sur trois titres (ils ont le même producteur...!).
Avec It’s all right with me, Sara Lazarus revient avec un formidable album de standards joués d’une manière très "hot club", puisque Biréli Lagrène et son Gipsy Project assure pratiquement tout l’accompagnement (il y a trois titres enregistrés avec une section de cordes et la batterie d’André Ceccarelli). A première écoute, le disque ne manque pas de swing ! Dès le premier titre, le pied se met machinalement à tapoter le parquet, le cou ondule en rythme et un sourire béat vient se coller sur les visages... Sara Lazarus, désarmante d’enthousiasme et de gaité chante avec une émotion constante et contagieuse ; elle est en cela parfaitement épaulée par la solide et swingante rythmique du Gipsy Project. Sous le charme, on repense alors à certains albums, pas si nombreux, réunissant la chanson etla pompe manouche qui nous avaient touchés : Fapy Lafertin et Bamboula Ferret, Robin Nolan et Randy Greer... ceux là nous avaient offerts de belles complicités.
Ici, l’osmose entre la chanteuse et le guitariste est parfaite. Biréli, respectueux, gagne en sobriété et nous gratifie sur chaque plage d’un accompagnement attentif, de contre-chants galants et de soli somptueux tout de musicalité et d’invention.
On reste émerveillé d’une telle complicité... Un coup de coeur qui devrait faire un carton et réchauffer nos soirées d’hiver à venir !