Moreno est de retour, donc, en forme et en famille. Et aussi avec quelques petites nouveautés réjouissantes.
D’abord, la présence de sa femme Marina qui co-signe l’album et chante sur cinq titres. Marina est née en Crimée et a quitté Moscou dans les années 90 pour retrouver à Paris ses cousins Demeter qu’elle ne connaissait pas (Stevie Demeter tient la seconde guitare...). Sa voix, grave et puissante (et qui n’est pas sans rappeler celle de Lida Goulesco...) enchante littéralement l’album sur un répertoire russe et tzigane à vous arracher des larmes. Ce répertoire, importé à Paris au début du siècle par les musiciens roms Kalderash installés Porte de Clignancourt qui animaient les cabarets russes de la capitale est à lui seul un style et une école. C’est d’ailleurs à cette musique que Matelo Ferret rendait hommage en 1978 avec l’incontournable album TziganskaÏa. Et aussi plus tard Angélo Debarre et Serge Camps à l’époque de La Route Fleurie.
A côté de ces morceaux traditionnels superbement accompagnés, Moreno rabouine des standards plus ou moins connus avec la générosité qu’on lui connait. On lui sera particulièrement grée d’avoir ressorti deux jolies valses : La Valse à Chwetzingen d’Häns’che Weiss et La Valse à Tchan Tchou du même Tchan Tchou qui fut, on le rappelle, un des maître du sieur Moreno. Du swing, des valses, des trucs tziganes, il ne manque même pas la fameuse bossa manouche (Luludia) pour compléter l’éclectisme de ce disque très réussi.
Ah oui... Et sur Minor Swing, Moreno qui ne fait jamais dans la demi-mesure enquille 19 chorus....! Qui dit mieux ?