Musicien peu connu, et même largement oublié aujourd’hui, Jean-Pierre Sasson a pourtant dans les années 50 accompagné des pointures de la trempe de Don Byas, Lucky Thomson ou Sydney Bechet.
En 1939, il faisait ses débuts en compagnie d’André Ekyan, Pierre Fouad et Emmanuel Soudieux, avant d’endosser pendant la guerre l’uniforme de la R.A.F. pour jouer une autre musique ! De retour en France en 1946, il jouera entre autre dans les orchestres d’Eddie Barclay et d’André Persiany.
Sur ce petit 45 tours en hommage à Django Reinhardt, et dont la date est estimée avec prudence à 1955, J.P. Sasson montre que s’il a du swing à revendre, son inspiration vient sans doute moins du génial et incontournable manouche (qu’il admire) que des guitaristes américains tels Charlie Christian, Oscar Moore ou John Collins.
Antonietto fait d’ailleurs remarquer à son sujet "qu’il fut l’un des tout premiers à jouer de la guitare électrique, en Angleterre pendant la guerre, mettant au point un style carré, trop souvent sous-estimé, au swing irrésistible. (...) on peut dire que le triumvirat Bianchi-Bonal-Sasson fut l’initiateur de la guitare électrique à l’américaine en France". (Rythmes Futurs, Fayard, p.413)
On ne va pas le contredire !
Face A :
1. Minor swing (D. Reinhardt/S. Grappelli) 2’55
2. Artillerie lourde (D. Reinhardt) 4’14
Face B :
3. Blues for Ike (D. Reinhardt) 5’39
Date de parution estimée à 1955.