Chaque nouvelle "cuvée spéciale" d’Alma Sinti se déguste comme un bon pinard. On débouche avec précaution, on verse avec impatience, on fait tourner pour aérer l’affaire, on hume... et là.... on sent tout de suite qu’il y a du monde qui saute au pif, que c’te pinard là, y fera évidemment l’affaire. Et que forcément, on va passer un drôle de sacré bon moment.
Le cru 2003 de la bande à Saussois n’échappe donc pas à la règle ; cette cuvée là, c’est du bon. Pas du brutal ni du rapeux, non, non... Du bon, simplement. Et du varié.
Ce qui étonne toujours avec Alma Sinti, c’est que si les musiciens tournent au gré des albums, le son, lui reste toujours le même. Et ce petit miracle musical, on le doit évidemment à l’éminent gaucher : c’est lui le patron ! Pour le soutenir, on va tout de même retrouver deux piliers d’Alma Sinti : le solide Jean-Claude Bénéteau à la contrebasse et l’incontournable et polybrillant instrumentiste Stan Lafferière. A leurs côtés, un petit nouveau (de taille) en la personne de Daniel Colin à l’accordéon et qui signe une bonne partie des titres avec Saussois. Et pour la rythmique, on fait dans le luxe : Daniel Givone, Kamlo Barré et Doudou Cuillerier ! Rien que ça ! Evidemment, ils n’ont pas pu s’empêcher de faire venir les copains ; tant qu’à faire la fête, autant y aller franco : Raul Barboza, Dominique Vernhes, Dany Doriz et l’harmoniciste Enrico Granafei seront de la partie...
Quant au répertoire, on l’a dit, c’est du varié : de la rabouinerie d’école avec La chanson de Zélie , de la valse à Matelo avec Chez Jacquet, de la musette de maître (La Guigne de Muréna, Papillons noirs de Privat) du Brésil et de l’Argentine de première (Riva Cantonetto, Viva Alcazar, The shadow of your smile...), des tangos, du jazz, de la rigolade avec Si j’aime Suzy (dont on se rappellera la version Sablon/Django !), et aussi des petites douceurs dont je vous laisserai la surprise...
Et comme toujours, cette musique reste particulièrement simple, gouailleuse et généreuse. A l’image du patron, quoi !