Ce volume II du projet Paris Musette de Patrick Tandin est logiquement consacré au répertoire Swing et Manouche. Logiquement car des les années 20, le livret nous le rappelle, les manouches furent nombreux à accompagner les accordéonistes des musettes parisiens. Gusti Malha, Matteo Garcia, et Django, bien sûr qui en ce temps là jouait du banjo, avait cinq doigts valides à la main gauche et s’appelait Jangot Renard... Et aussi les frères Matelo, Baro et Sarane Ferret... Tous brillants de guitaristes qu’on retrouvera derrière Emile Vacher, Guerino, Jean Vaissade, Joseph Colombo, puis derrière les rénovateurs du dépliant que furent Gus Viseur, Tony Murena et Jo Privat...
L’hommage est parfaitement réussi : d’abord par la qualité du répertoire en question, mais aussi par la qualité des musiciens. On retrouve certains intervenants du premier album : les incontournables Didi Duprat et Didier Roussin aux guitares (ecoutez l’intro de la Valse des niglos en extrait ici et comment Roussin vous pose une ambiance avec trois notes... ;), et Azzola, Bolognesi Rossi aux boutonneux (pour ne citer qu’eux...). Mais les p’tits nouveaux sont pas mal non plus : on pense à Serge Desaunay au diatonique (le frère de Patrick Desaunay, fameux guitariste...) et au génial saxophoniste François Corneloup qui avec deux trois copains adeptes du soufflant débridé et une caisse claire vous retourne les Papillons Noirs de Privat pour en faire un grand feu d’artifices à trois temps inoubliable... Après ça, on ne pourra plus jamais dire que le musette c’est ringard !
Alors bien sûr, pour apprécier ce beau disque à sa juste valeur, il faut aimer l’accordéon... Forcément.