Pas de nom pour ce deuxième album des Doigts de l’homme (enfin, deuxième et demi si l’on compte le mini LP 5 titres de 2004). Pas de nom, mais nom d’une mercos du style !!
Car Olivier Kikteff et sa bande jouent toujours aussi bien... et aussi vite ! Tellement vite qu’on aimerait même de temps en temps leur demander de ralentir un peu, de reeeeespirer... Cela dit, Olivier est tellement à l’aise sur ces tempos de folie qu’on se laisse aisément gagner par l’euphorie de cette frénésie... c’est tellement bon ! Mais gare à l’excès de vitesse, la brigade du rythme pourrait sévir !
Au programme, des swings véloces, on l’a dit, sur lesquels Kikteff fait montre de sa technique époustouflante : trenteseptolets ferrarriesques, glissandi verglacés, intervalles acrobatiques et contrôlés, désacordage/réacordage en côte, roulements schyzofreinés d’urgence, beaucoup d’humour, giratoire, et citations, de dépannage... Et puis toujours un goût pour la guitare percussive et percutante (dans le palissandre).
On retrouve ici beaucoup de l’originalité du premier album : des rythmiques obsédantes, des arrangements très travaillés, des emprunts aux musiques des quatres coins du monde... Un banjo-stoppeur voyageur remplace parfois la guitare pour des ambiances cubaines, arabes ou indiennes. Le trio est entrain de trouver son style. Et signalons parmi les nouveautés, trois titres chantés par Mr Kikteff lui-même... avec un accompagnement d’anthologie !
Et puis quand ça se calme un peu, quand on prend le temps d’un superbe Camping sauvage à Auschwitz aux arrangements si riches et si originaux, la musicalité prend vraiment le pas sur la virtuosité. Et l’élégante et sublime Valse des rois fait alors oublier ceux de la route.
Bravo les gars ! Et soyez prudent !