Oh, oh... Hyperactif, cet Angelo ! A peine sorti des feux de la rampe médiatique pour la sortie de son récent Parole de Swing, voilà que notre guitar-héros national replonge sous les sunlights de la renommée, britanniques cette fois, avec ce pétillant Live enregistré cet été en Albion. Un nouveau disque, qui au delà de la qualité exceptionnelle du jeu d’Angelo est au moins indispensable pour deux autres bonnes raisons. D’abord c’est un disque "live", enregistré au fameux Quecumbar londonien, haut lieu du jazz manouche outre-manche devenu en un temps record "la" scène incontournable de nos taquineurs de jambon nationaux partis conter fleurette aux anglaises. Et donc une chance pour tous (et pas seulement pour ces veinards de parisiens) de pouvoir apprécier la virtuosité exceptionnelle d’Angelo en concert ; d’autant que l’ambiance du club y est particulièrement déchainée, on les entend même casser des verres (de plaisir, on n’en doute pas...). Et un album indispensable aussi pour le répertoire abordé ce soir là : jetez-y un oeil, (voire une oreille pour les plus audacieux), il n’est pas banal : hormis un Limehouse blues joyeusement déjanté, on n’y trouvera que des compositions de Django. Mais pas de celles qu’on entend le plus souvent : Vamp, Speevy, Impromptu, Féerie, Porto Cabello, Bolero (non, pas le Bolero troublant, le Bolero tout court...), My serenade... Tous ces magnifiques morceaux du génial manouche sont aujourd’hui largement sous-joués. Parfois même sous joués par Django lui même qui ne les enregistra pour certains qu’une seule fois... Et pourtant, quelles merveilles que ces titres aux harmonies souvent très modernes (certains datent de la dernière époque, la plus passionnante pour nombre de djangophiles...). Angelo leur rend là un très bel hommage en se les accaparant et en les rejouant à sa propre manière, virtuose et inspirée. A ses côtés, le violoniste Chris Garrick, un des plus fins archets du Royaume déjà entendu chez Angelo ou chez Gary Potter, montre qu’il a du répondant et constitue un parfait alter ego au jeu du guitariste. Enfin, n’oublions pas la pompe enlevée de Dave Kelbie (quels tempis...!) et la contrebasse d’Andy Crowdy, qui a eux deux constituent la crème (anglaise) de la rythmique britannique. Bref, un disque qui donne envie de passer le Channel pour y voir de plus près, et casser nous aussi quelques verres au Quecumbar ! God save the swing !
1. Fantaisie (sur une danse norvégienne) (Grieg/D. Reinhardt) 4’44 2. Django’s tiger (D. Reinhardt) 2’57 3. Limehouse blues (P. Braham) 4’41 4. Artillerie lourde (D. Reinhardt) 5’17 5. Vamp (D. Reinhardt) 5’27 6. Place de Broukère (D. Reinhardt) 4’49 7. Speevy (D. Reinhardt/S. Grappelli) 4’12 8. Lentement mademoiselle (D. Reinhardt) 6’13 9. Impromptu (D. Reinhardt) 3’34 10. Bolero (D. Reinhardt) 4’10 11. Porto Cabello (D. Reinhardt) 4’48 12. Féerie (D. Reinhardt) 3’49 13. My serenade (D. Reinhardt) 4’17
Enregistré live au Quecumbar, Londres, les 6 & 7 juin 2007.