Disparu prématurément le 29 juillet 2007, le guitariste Ziroli Winterstein laissera un excellent souvenir dans l’histoire du swing manouche allemand.
Fils d’un fameux guitariste, Prinzo Winterstein, et frère du célèbre accompagnateur Hozmanno Winterstein, il est également cousin du violoniste Titi Winterstein et de Biréli Lagrène, qu’il accompagna un temps. Sa carrière, surtout marquée comme accompagnateur, commença au sein du Häns’che Weiss Quintett, puis du Titi Winterstein Quintett où il prendra la place de Lulu Reinhardt aux solos de guitares après le départ de ce dernier.
En 2002, c’est avec un grand plaisir qu’on pouvait découvrir Ziroli leader de sa propre formation, un trio de guitare avec les frères Vano et Terrangi Bamberger. Cet album, répondant au doux nom de Love Letters est le fruit, unique, de cette fructueuse collaboration. Il n’y en aura, hélas, pas d’autre.
Car ce Love Letters est un très bon album de swing manouche. Le risque d’un trio de guitares est de parfois tomber dans la démonstration technique, souvent plus brillante que musicale, et assez ennuyeuse pour qui ne pratique pas soi-même l’art du médiator : un disque pour guitaristes, quoi... Mais point de cela ici ; en musicien d’expérience, Ziroli converse généreusement avec l’autre soliste, l’excellent Vani Bamberger, et de ce brillant dialogue électrique/acoustique nait un swing manouche de tout premier ordre, portant la marque des grands guitaristes allemands des 70 (attaque, virtuosité, palcement...) et rappelant autant Lulu Reinahrdt qu’Häns’che Weiss.
Ziroli n’aurait pu nous laisser plus beau souvenir que ce très joli disque...