Ce petit disque de Matelo Ferret est plutôt réjouissant. Enregistré en 1965 (merci Mr Antonietto...), il nous permet de retrouver la guitare du fameux manouche (l’un des trois évèques du pape Django 1er selon la terminologie boulouferrienne...!) ici en compagnie d’un quartet excitant avec basse, batterie et vibraphone.
Le répertoire, qui ne m’évoque pas grand chose, se révèle à l’écoute être finalement très moderne dans un contexte manouche. La pompe, très discrète a tendance à s’effacer au profit de la batterie (jouée surtout aux balais...) et de la contrebasse au walking puissant et imaginatif. Le vibraphone distille quelques contrechants très à propos et pose ses chorus avec beaucoup de délicatesse. Quand à Matelo, ses improvisations sont toujours très inspirées : voilà un guitariste qui n’écoute pas que ses doigts et sort incontestablement des clichés. Pas toujours très fluide, mais avec des fulgurances rythmiques irrésistibles, son jeu séduit beaucoup par sa sincérité.
Et le son, abrupt mais très pur nous ferait presque regretter les ingés-son de l’époque !