Le quartet de Zigeli Winter est une excellente formation de swing manouche à l’allemande. En écoutant ce second album du violoniste leader, Me Dgom Les Glei, on ne peut s’empêcher de penser à Schnuckenack Reinhardt, à Titi Winterstein et aux très riches heures du célèbre Musik deutscher Zigeuner produite par Siegfried Maeker dans les années 70.
Portés par une rythmique métronomique redoutablement efficace (Joschi Graf, guitare et Branko Arnsek, contrebasse), les deux solistes n’ont qu’à déposer leur partition, chacun dans son style. Zigeli Winter aime les belles mélodies ; toujours proche du thème, il joue avec beaucoup de sentiment et sa sensibilité le porte plus vers le lyrisme que vers la virtuosité pyrotechnique dont sont parfois très friands les violonistes. Aux solos de guitare, Mano Guttenberger est un sérieux client ! Avec une articulation et une attaque rappelant beaucoup le jeu des guitaristes allemands Lulu Reinhardt et Häns’che Weiss, il est rarement à cours d’idée. Son éloquence, sa virtuosité et son très beau drive font d’ailleurs souvent s’envoler les morceaux qui prennent alors une tournure et une consistance inattendues... Bref, ces deux musiciens se complètent parfaitement !
Ajoutez à cela quelques titres fort bien chantés par Joschi Graff et Zigeli Winter, d’efficaces et nombreuses compositions de toute la bande, vous obtenez un quartet solide et complet. Avec en plus ce petit côté "roots" dont les allemands ont le secret...