Leader charismatique des légendaires Tziganes Ivanovitch, Petro Ivanovitch fut dans les années 70-80 avec son frère Slobodan une véritable star de la musique tzigane. Disques d’or et de platine (Me sem rom), émissions de télé populaires (Le Grand Echiquier) avec les grandes stars de l’époque (Sardou, Joe Dassin), salles prestigieuse (Bobino, Le Cirque d’hiver), amitiés mondaines (Sofia Loren), artistiques (Gainsbourg) et intellectuelless (Romain Gary)... tel était le quotidien de ce duo mythique à sa grande époque.
Débarqué à 17 ans de sa Yougoslavie natale, Petro Ivanovitch se retrouve à Paris dans les années 60 avec sa balalaïka, instrument sur lequel il excelle dans une technique au médiator toute personnelle. Rejoint par son frère guitariste Slobodan quelques mois plus tard, les deux Ivanovitch joueront dans les cabarets russes de la capitale où ils rencontrent Andreï Chestopaloff (guitare) et Georgui Partogh (balalaïka basse). Les Tziganes Ivanovitch étaient nés. En 1971, ils entrent en studio et enregistrent chez Philips Me Sem Rom (je suis un tzigane en romani), disque phare de la musique tzigane en France, et qui rencontrera un énorme succès. D’autres suivront.
"Renouveler le chant tzigane et les plus vieilles complaintes russes tout en demeurant fidèle, en profondeur, à une tradition dont parlait déjà Pouchkine (...), voilà ce qu’accomplissent mystérieusement les Tziganes Ivanovitch" écrivait en 1971 Romain Gary à leur propos. Alternant les instrumentaux virtuoses (variations sur l’alouette, Polianka) et surtout les chansons traditionnelles (Gari Gari, Bida, Djelem djelem) tzigano-russes, les Ivanovitch ont ressuscité dans les années 70 et 80 l’ambiance de la grande époque révolue des cabarets russes parisiens, intégrant à leur musique une fraicheur et une spontanéité nouvelle issue d’une tradition folk plus moderne. Ce mélange très réussi a fait leur succès et nombreux sont les groupes actuels, de Bratsch à Opus4 en passant par Opama, s’inspirant aujourd’hui encore de leur répertoire. La version de l’Alouette par Angelo Debarre et Serge Camps sur Gipsy Guitars leur doit aussi beaucoup ! Angelo accompagnera d’ailleurs Petro en 1991 sur son album solo Romano Drom.
A noter également que Petro Ivanovitch se produit toujours au sein des Tziganes Ivanovitch, entouré de sa femme Tatiana (chant), ses fils Nikak et Aleco (guitare) et d’Alexandre à la balalïka basse.
Face A :
1. Variations sur l’alouette 4’05
2. Bida 3’30
3. Koupetz 2’00
4. Mar Djandja 3’45
5. Caravano 2’25
6. Polianka 2’25
Face B :
7. Routchiok 2’40
8. Djelem, djelem 5’00
9. Zamourdine 3’00
10. Lino 1’50
11. Gari gari 2’15
12. Me sem rom 2’02
Enregistré au studio des Dames à Paris en 1971.