C’est le second album de Dorado Schmitt. Publié sous un label allemand en 1986 et avec Claudio Favari, ce disque a un aspect indéniablement historique puisqu’il nous présente la toute première version d’un des plus grands tubes du swing manouche : la fameuse Bossa Dorado. Une bossa dont le 45 tours restera plusieurs semaines de suite en tête des ventes en Allemagne ! Dorado reprendra d’ailleurs le titre dans son album solo Parisienne. Et d’autres groupes, le Trio Rosenberg en tête, assureront la pérénité du morceau. Je ne serai pas étonné d’apprendre que nous soyons là en face d’une des toutes premières "bossa manouche", style qui a fait école depuis.
L’album, qui n’a pas trop vieilli (à part la boite à rythmes... comment on a pu inventer un truc pareil ???), nous présente d’autres surprises : une sorte d’étonnant boléro hawaïen (!) judicieusement intitulé Ile du Pacifique, une très jolie valse de Dorado (Valse à Vavi), une autre bossa très décontractée (Mimosa), un swing original et facétieux (Swing von Dorado) et même un slow avec un son électrique façon "Shadows" (Rien ne va plus).
Quant aux morceaux chantés par Claudio Favari un peu à la Tino Rossi (Notre histoire, Natascha), ils ont gardé un charme surprenant. Charme dû peut-être à la touchante naïveté des textes, aussi à la beauté des mélodies mais surtout aux contrechants endiablés que Dorado envoit derrière !
Par contre Rosa, avec son effroyable boite à rythme (déjà présente sur ßossa Dorado !) est définitivement irrécupérable...