Sorti il ya quelques mois dans une certaine confidentialité puisque Robin Nolan auto-produit ses albums et les distribue via son site internet, "Organised Crime" (diable, joli programme...!) est le dernier Cd en date du guitariste anglais, qui comme tout le monde le sait a établi son PC depuis quelques années à Amsterdam.
Si on compte bien, c’est tout de même le 13ème album de Robin depuis le premier en date sorti en 1992... Ça fait tout de même quelques heures de vol au compteur, et surtout un sacré métier. Et avec le temps, le guitariste a multiplié les rencontres musicales ; on se souvient d’échanges réussis avec le mandoliniste Dave Grisman, avec aussi le guitariste australien Ian Date et l’américain Frank Vignola, ou encore ceux avec la chanteuse Brandi Shearer immortalisés sur le très réussi Rendez-vous At The Nightery...
Comme Bireli Lagrène il y a quelques années, Robin Nolan a décidé d’inviter sur son nouveau disque quelques amis. Si certains noms, bien connus des amateurs de "gipsy music" étaient immanquablement attendus (Jimmy Rosenberg pour un "Clair de Lune" de haute volée, John Jorgenson à la clarinette sur "Sweet chorus" et à la guitare sur un réjouissant -mais hélas sous-mixé- "Lulu swing"), la vraie surprise vient des autres invités, assez méconnus par chez nous. Alors que violoniste Daniel Lapp, peu mis en valeur ici, apporte pourtant une très jolie touche irlandaise à la charmante et étonnamment classique Isabel Valse, l’excentrique guitariste Anton Goudsmit crée une mystérieuse ambiance pleine d’inquiétante réverb’ sur Swing Gitan. Mais la meilleure surprise de l’album, c’est sans doute la participation de Jesse van Ruller, excellent guitariste bop hollandais et sans doute l’un des meilleurs représentants de la guitare jazz actuelle. Ce brave monsieur (qui s’est tout de même vu décerné en 1995 le prestigieux Prix Thelonious Monk par Pat Metheny, Jim Hall, John Scofield, Pat Martino et Mark Whitfield...) a délaissé un temps son quartet d’all stars (Seamus Blake, Sam Yahel, Bill Stewart... quand même !) pour s’encanailler avec un manoucheux... Grand bien lui en a prix, les deux plages auxquelles il appose sa patte de velours sont certainement parmi les mieux réussies de l’album (superbes Belleville, cf extrait, et Once in a while).
A noter que Robin Nolan joue très électrique sur cet album puisqu’il a sauvagement électrfié sa Dell’ Arte (dont on a pu voir la cruelle opération sur le net...) et qu’il a aussi fait l’acquisition d’une superbe archtop J17 Standart de Stefan Sonntag.