Et de cinq...
Les deux compères montés sur Selmer & soufflant semblent avoir définitivement trouvé leur rythme de croisière en nous pondant chaque année un nouvel album. Et j’entends déjà le tintamarre des cris d’orfraie des insatisfaits... Oui, Debarre et Beier, y en a marre, c’est toujours la même chose, et patati, et patata.... Ben oui, c’est sûr, il y a du vrai là dedans ; et puis c’est aussi vrai qu’on aimerait bien entendre, parfois, Angélo Debarre dans une formation un peu plus inédite (rappelez vous le formidable Caprice avec Bojan Z). Mais tout de même, soyons raisonnables... Quand on joue aussi bien que ces messieurs, et surtout avec une telle complicité (forcément, depuis le temps, direz-vous...), on ne va pas bouder notre plaisir. Car avouons le d’emblée, nous avons là entre nos mains, encore, un excellent album !
Sur un cannevas emprumptant largement au répertoire de la chanson française, de Dréjac à Gainsbourg en passant par Trénet, Salvador ou Aznavour, c’est un festival de chorus de folie, de contre-chants inspirés, de swing enthousiaste, de petites douceurs bien michto... bref, plein de trucs jolis que les deux compères nous offrent avec la générosité et la virtuosité qu’on leur connait.
Et puis des nouveautés, il y en a tout de même : d’abord un vent de tendresse et de douceur inhabituel semble avoir inspiré l’imagination des deux musiciens, qui trouvent sur certains morceaux une connivence inégalée et des arrangements d’une délicatesse inouïe (écoutez bien Sous le Ciel de paris...). Et puis il y a aussi de nouveaux amis : le violoniste Marius Apostol va venir chorusser sur quelques titres, tandis que le chanteur Stéphane Sanseverino aura l’insigne honneur de mettre en voix (et en humour...) deux chansons écrites par Môssieur Debarre lui-même : “Toi le manouche" et "Le musicien". Deux titres joliment écrits qui nous démontrent qu’Angelo est un garçon plein de ressources possédant sur sa guitare plus de cordes qu’on ne le croyait... Parlole de swing !