Bon ben le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il ya du beau monde sur ce disque... Car pour son quatrième album, Romane s’est en effet payé le luxe d’inviter quelques prestigieux amis. Angélo Debarre d’abord, qui n’avait en 1998 pas encore la notoriété qu’il méritait mais qu’il atteindrait cependant quelques années plus tard après sa rencontre avec Ludovic Beier... Il signe ici un chorus flamboyant sur Legend, qui mérite bien son titre. Babik Reinhardt, sur acoustique une fois n’est pas coutume, vient déposer son fameux "binaire aérien" sur le délicat Une histoire simple, dont il est le compositeur. Enfin, Romane propose ici une nouvelle version de son très beau titre Dans le regard de Laura, accompagné cette fois du guitariste classique Roland Dyens : de la délicatesse et de la passion, on ne vous dit que ça...!
De manière plus anecdotique, on pourra également apprécier les talents d’un jeune débutant à la guitare manouche : Thomas Dutronc qui interprète ici l’incontournable chorus de Django d’ I’ll see you in my dream, largement assisté par les subtils contrechants d’un Romane tout de virtuosité.
Quant aux accompagnateurs attitrés du leader, là non plus, pas de faute de goût : Florin Niculescu qui montrait une fois de plus combien il avait écouté Grappelli et quel étonnant et sensible improvisateur il est. Du côté rythmique, c’est Alice Bassié qui tient la contrebasse, tandis que la pompe est assurée par l’indéboulonnable Doudou Cuillerier assisté des deux compères de l’école ATLA, qui depuis ont fait leur bout de chemin : Fred Loizeau et Hervé Legeay...
Avec toutes ces belles pointures, on a donc tous les ingrédients pour faire un très bon album, dans lequel les compositions originales prennent souvent le pas sur les standards. C’était alors souvent le cas dans les premiers disques de Romane, qui joue ici son style parfaitement, et qui est même particulièrement émouvant sur When you wish upon a star joué en solo total et avec une très belle sensibilité.