Du banjo musette à la guitare tzigane
1912 : naissance de Sarane dans une communauté gitane. Il est le frère de Baro (1908-1976) et sera celui de Matelo (1918-1989).
On aime la guitare dans la famille... et Sarane suivra l'exemple de son frère Baro en commencant sa carrière en jouant du banjo dans les orchestres bals-musette de la capitale. Il enregistrera notamment avec l'accordéoniste Guérino.
Par la suite, troquant son banjo pour une guitare, il intégrera des orchstres tziganes très en vogue à l'époque et jouera dans les cabarets russes de la capitale, véritables “refuges de prodigieux instrumentistes chassés de la cour du Tsar par la révolution bolchévique tels le violoniste Jean Gulesco ou le joueur de cymbalum Nitza Codolban (...)”, nous rappelle A. Antonietto.
Un guitariste incontournable : Django
1931 : rencontre avec Django Reinhardt qui boulverse son style. Il prend le goût du jazz ; nouvelle technique, découverte de l'improvisation... il commence à jammer dans les boites de nuit.
Participe au développement d'un nouveau genre, le “Swing-musette” initiée par son frère Baro Ferret et Gus Viseur. Il joue avec les accordéonistes Gus Viseur, Charley Bazin, Louis Richardet, Tony Muréna...
1939 : remplace Django Reinhardt au Kilburn Theatre de Londres, le fameux guitariste effrayé par l'annonce du début des hostilités ayant brutalement regagné Paris !
Un Quintette audacieux
1941 : Sarane monte son propre Swing Quintette de Paris “en pleine vogue reinhardtienne”, note A. Antonietto. On retrouve d'abord, outre Sarane à la guitare solo, deux clarinettes (Sylvio Siobud, André Luis), une guitare (Matelo Ferret), une contrebasse (Maurice Speilleux) et une batterie (Piere Fouad). Puis Robert Bermoser remplacera les clarinettistes au violon, et Baro Ferret prendra la place du batteur à la pompe. Deux séances d'enregistrement en mai et juin 1941.
1942 : deux nouveaux enregistrements avec un nouveau Quintette de Paris et le formidable violoniste Georges Effrosse qui disparaîtra tragiquement en déportation au camp de Dora en 1944. Les deux quintettes remporteront un grand succès populaire, et Sarane fût sans doute le plus connu des frères Ferret.
Des rééditions bienvenues...
1970 : Sarane Ferret meurt quelque peu oublié.
1986 : réédition vinyle des enregistrements de 1941 et 1942 par Henri Renaud et Alain Antonietto ; c'est l'album Jazz Gitan, dont la formule sied particulièrement bien à Sarane Ferret (et dont les “liner notes” d'Antonietto ont bien servi à la rédaction de cette modeste biographie...).
1988 : publication vinyle par l'INA d'un concert inédit donné par Sarane Ferret en avril 1967 à l'ORTF, Tribute to Django, où il partage la scène avec son frère Matelo.