Enregistré en 2001, ce disque de l’ensemble de Martin Weiss nous propose une musique de toute beauté. Accompagné de sa section rythmique habituelle menée par le guitariste Tschabo Franzen et le contrebassiste André Loos, c’est ici Kussi Weiss qui tient la guitare solo. La vieille Di Mauro fera encore quelques ravages, le frangin du violoniste étant plutôt du genre volubile et appliqué.
Martin Weiss a aussi convié quelques invités : son cousin le guitariste à l’exquise délicatesse Romani Weiss, l’accordéoniste Carmen Hey pour deux valses très musette (Vent d’automne de Péguri, Bonjour l’amour) et pour un assez inattendu Oblivion de Piazolla. Le batteur Joachim Kühn et le percussioniste Rüdiger Maul apportent également leur soutient sur un Rendez-vous d’inspiration brésilienne ou sur les ballades Ein Welt ohne dich et You are my everything (qui bénéficie également d’un délicat traitement "bossa-novant"...).
Pour le reste du répertoire, le violoniste fera délicieusement grincer son instrument sur un très traditionnel Ungeticko Kotta rappellant les meilleures heures du quintet de Schnuckenack Reinhardt. Et puis du swing, tantôt léger et assez attendu (I love you, Whispering), tantôt bien rapeux et entraînant : Savoir vivre et surtout Monsieur le flic où l’on entendra que de la guitare... car Martin Weiss ne fait pas que jouer du violon, il taquine également admirablement du jambon.
Le seul point faible du disque viendrait peut-être d’un violon qui aparaît parfois un peu faux, ce qui est carrément inhabituel chez Monsieur Weiss... mais comme il joue sur instrument d’époque, ceci explique peut-être cela...