Originaires de Bourg en Bresse, les frères Félix sont des garçons discrets... Après un premier album, Vinta enregistré en quartet aux côtés du violoniste américain John Intrator, ils nous reviennent, en trio cette fois-ci, avec un superbe album autoproduit (et qui mériterait largement une diffusion moins confidentielle).
Le repertoire alterne des swings endiablés (Them their eyes, époustoufflant), enchantés (Hello Dolly, super original !)), colorés (Beguin the beguine, épicé) et aussi des trucs plus... chagrin (Mon premier bal, à pleurer). Et puis les Sinti Swing ont de la classe : ils ont le bon goût d’aligner de gros standards genre locomotive (Minor swing, Sweet Georgia Brown) à côté de compositions originales et plutôt bien tournées (Syb, Tchave swing).
On est également comblé par la qualité des invités : Stefan Doll est monumental sur Sweet Georgia Brown (avec une petite intro qui ravira les amateurs de musique baroque...) tandis que Tchavolo... Ah ! On n’est pas prêt de l’oublier cet Had to be you tout en tension et en fébrilité !
La rythmique assurée par Youri et Bernard Chalon est un modèle du genre (du genre swing de l’est, évidemment...). Et quant à la guitare de Sébastien Félix... ouh !làlà ! Une belle main droite, un joli son, gros et original, un style qui lorgne chez les alsaciens avec un p’tit je ne sais quoi en plus, une virtuosité évidente, du métier, et surtout... des surprises et de l’inattendu...!
Regardez bien la pochette de ce disque... vous remarquerez peut-être qu’il émane de la silhouette de Sébastien Félix comme un halo, une aura colorée... Le guitariste aurait-il été touché par la grâce ? A l’écoute de ce magnifique album, il n’est plus permis d’en douter.
A écouter... religieusement !