Le disque débute par Sonny day, remarquable boléro composé par l’un des fils de Dorado, le jeune Amati (16 ans !). S’il faisait une apparition sur « Family » dernier disque en date de Dorado, paru en 2009, cette fois c’est lui le leader ; le jeune homme a du naitre avec une petite Selmer dans les mains, tant sa technique est impressionnante (cf comme il envoie Rêve d’un soir, magnifique valse de Dorado). Si ses doigts le démangent parfois (sur Swano swing ou les copains d’abord par exemple), Amati n’oublie pas la musique en cours de route ; son phrasé conjugue toucher sensible, clarté d’articulation et respiration, et ses chorus inspirés évitent tout bavardage (cf sur Ballade à Montmartre, superbe mélodie de Dorado où Amati alterne jeu en accords et phrases ciselées où le sentiment prédomine).

Si l’influence de son père est évidente dans son style, le jeune homme fait déjà preuve d’une maturité musicale étonnante ; Dorado est d’ailleurs le chef d’orchestre du disque, intervenant à la guitare d’accompagnement et au violon, signant les arrangements et apportant 6 morceaux qui confirment ses talents de compositeur, des ballades sentimentales pour la plupart (cf Ecoute mon cœur ou For Grappelli, qui figurait déjà sur « Family »)mais aussi des valses comme ce redoutable A nos amis corses, qu’Amati envoie comme un maître). Le jeune homme a de qui tenir puisqu’il signe aussi 4 compos convaincantes comme Dansons mademoiselle au parfum latin ou le très enlevé Swano swing. Le frère d’Amati, Bronson, est à la guitare d’accompagnement et Xavier Nikq, qu’on a pu voir aux côtés de Brady Winterstein (le neveu de Dorado) à la contrebasse. Bien sûr Amati paie son tribut à Django Reinhardt (Coquette, Swing 48, Troublant boléro), sans lequel lui et les siens ne joueraient sans doute pas de guitare !

Amati Schmitt, un client à suivre, déjà redoutable et qui possède un gros potentiel. Dorado peut songer à la retraite !