Récapitulatif de l’étonnante aventure de cd : jeudi 24 février, les abonnés à la mailing list de Robin Nolan reçoivent un email annonçant l’enregistrement live du prochain album de Robin le lendemain, à suivre en direct sur le net. Vendredi 25, nouveau mail à 20:45 invitant à cliquer sur le lien pour suivre l’enregistrement entrain de se réaliser depuis les Studios Varmosa d’Amsterdam... et ça marche ! Samedi après midi, dernier mail nous proposant l’achat en ligne du cd mixé dans la nuit... Qui a dit qu’il était compliqué de faire un disque ?
Bon, on connaissait les clés-minutes, le dépannage en plomberie-minute, on connaissait même la lutherie-minute... on a maintenant sur les bras un cd-minute. Pourquoi pas. Belle performance technique, évènementielle et promotionnelle. Mais cela fait-il de la bonne musique pour autant...? A l’écoute de l’album, on est tenté de dire... ah bah oui, quand même !
Alors forcément, avec un tel rendement, Robin Nolan, son frère Kevin (guitare rythmique) et Arnoud van den Berg (basse) ne nous proposent pas que du neuf : on passera vite sur les reprises convenues d’All of me, de Swing gitan et de Josef, Josef même si l’on adore le jeu du leader. Idem pour les bossas For Sephora et Bossa Dorado certes magnifiquement interprétées par le trio (on sait combien le "latin jazz"est cher au guitariste) mais peu innovante en dehors d’une belle intro pour For Sephora. Et Robin n’évite pas non plus quelques "pains" (Tears) que n’aurait sans doute pas autorisés un enregistrement plus conventionnel. En revanche, on est vraiment séduit par le reste du répertoire dès qu’il ose s’affranchir des carcans du jazz manouche : Something stupid, popularisé dans les années 60 par les Sinatra père et fille est pris ici en boléro délicieusement kitchissime. Robin Nolan, qui est décidément friand des bossas manouches expose merveilleusement (belle intro !) And I love her version latine s’attardant à raison sur l’éternelle et sublime mélodie des Beatles. On aime également beaucoup son magnifique Sao Miguel, composition phare du guitariste anglais déjà entendue sur le précédent et très réussi Rendez-vous at the Nightery en compagnie de la chanteuse Brandi Shearer.
Mais le répertoire touche carrément au génie quand il s’attarde sur les grands tubes rock et new-wave des années 80 : Every breath you take (Police), Don’t you want me (The Human League), Take on me (A-ha), et bien sûr, le fameux Tainted love, titre enregistré en 65 par Gloria Jones et popularisé au début des années 80 par Soft Cell ! Les reprises tantôt latines, swing voire blues, passées à la moulinette manouche sont du plus bel effet et rappelleront au quadras la douce et tendre époque des boums dans les garages, des jeans à pinces et des téquilas rapido... Allez, avouons le, on aurait bien aimé un album entier sur le même concept : mais oui, où sont donc les Heaven 17, les Dépêche Mode, les Cure, OMD, Siouxies et Joy Division... hein ??? Mais non, je suis pas nostalgique.
1. Joseph Joseph (trad.) 02:51
2. For Sephora (S. Rosenberg) 04:18
3. Something Stupid (C. Carson Parks) 02:57
4. Tainted Love (E. Cobb) 03:01
5. And I Love Her (J. Lennon/P. McCartney) 05:06
6. Don’t You Want Me (P. Oakley/J. Callis/P. Adrian Wright) 03:14
7. Tears (D. Reinhardt) 04:36
8. Take On Me (M. Harket/M. Furuholmen/P. Waaktaar-Savoy) 04:02
9. Every Breath You Take (Sting) 04:18
10. Sao Miguel (R. Nolan/B. Shearer) 03:53
11. Swing Gitan (trad.) 03:19
12. Bossa Dorado (D. Schmidt) 04:22
13. All Of Me (G. Marks/S. Simons) 02:58
Enregistré dans la nuit du 25 au 26 février 2011 au studio Vamosia (Amsterdam, Pays-Bas) par Carlos Vamos.
Le ce est disponible en téléchargement payant (10,00€) à cette adresse jusqu’au vendredi 4 mars à minuit.