En attendant la sortie du nouvel hommage à Stéphane Grappelli prévue le 27 mars prochain, on pourra toujours patienter en ré-écoutant ce très bon disque que Didier Lockwood proposait déjà en 2000 en l’honneur du brillant et distingué violoniste.
Vendu à plus de 70.000 exemplaires, ce célèbre album est aussi le plus grand succès public du leader. Entouré de deux musiciens d’exception, Biréli Lagrène et le regretté contrebassiste Niels Henning Orsted Pedersen disparu prématurément en 2005, Didier Lockwood ne pouvait espérer plus belle rythmique, retrouvant ainsi une formule, le trio, chère à Stéphane Grappelli. La complicité des trois protagonistes est frappante, et chaque intervention en solo toujours exceptionnelle de musicalité et d’à propos.
A l’écoute du répertoire, on se rend compte à quel point l’hommage rendu est admiratif... et tendre. En reprenant de grands standards que le violoniste a composé (“Les valseuses", ou "Nuages", "Tears" et "Minor swing" avec Django) ou alors souvent joués ("My one and only love", "I got rhythm", "In a sentimental mood"...), Lockwood a fait le choix d’un hommage respectueux. Rappelons que le lien unissant les deux musiciens était intense et que de façon très touchante, Grappelli avait pris l’habitude d’appeler le jeune violoniste son "petit fils". A la lumière de cet attachement mutuel exceptionnel entre deux musiciens séparés de deux générations, l’hommage ainsi rendu n’en est que plus émouvant.