Obligeant le soliste à être constamment à la manœuvre, la formule limitée du trio (en l’occurrence un duo, puisque le camarade Walter assure aussi la guitare d’accompagnement, en re-re of course !), exige qu’il soit à la hauteur ; c’est le cas de Walter Coronda, guitariste argentin qui fut l’élève de Walter Malosetti et qui figure à ses côtés sur « Strintime in Buenos Aires, a tribute to Oscar Aleman » beau disque que Jon Larsen avait sorti sur son label Hot Club Records il y a une quinzaine d’années.
Si Walter a bien assimilé les fondamentaux du swing manouche, ce styliste sait éviter les plans habituels ; alternant jeu en accords et en single notes, il développe des chorus qui racontent une histoire et privilégient la clarté, l’expression et la respiration, magnifiés par un touché sensuel (très beau son de guitare acoustique amplifiée) et un phrasé limpide et aérien. Conjuguant drive solide et son à la belle rondeur, German Faviere assure un soutien sans faille à la basse.
Les deux musiciens cosignent les 12 titres du disque, des compositions très chantantes (cf le superbe En Buenos Aires qui n’est pas sans évoquer les belles compos de Babik), à l’inspiration variée : swing, ballade (le superbe Upsala le vent), boléro (le très beau Calden), valse (Barcelona). Aucune précipitation ici ; on est du côté du sentiment, ce qui n’empêche pas notre homme de swinguer en douceur (cf Uno de estos dias ou Cruz del sur, avec une pompe souple et efficace). Voilà un disque tout à fait convaincant qui prolonge intelligemment la tradition ; vivement recommandé !
1. Vieja estacion
2. Tus palabras
3. En Buenos Aires
4. Unos de estos dias
5. Cruz del Sur
6. Calden
7. Vertigo
8. Barcelona
9. Te de agosto
10. Upsala le vent
11. Un paysage
12. Janvier