Étant une quiche en jeux vidéos, et renseignements pris depuis, le mana, terme un peu confus et vaguement inspiré de la religion polynésienne serait un concept se rapprochant de l’idée de spiritualité, d’énergie et de magie... et très utilisé chez les fondus de jeux de rôle.
Ah, ahhhh...! On devrait donc logiquement retrouver toutes ces belles qualités dans la musique du groupe Manaswing, n’est-ce pas...! Pour ce qui est de la magie et de la spiritualité, on se gardera bien de répondre. En revanche, de l’énergie, il y en a bien à revendre dans le swing de nos trois gaillards venus du Nord-Pas de Calais. Menés par le guitariste soliste Eric Legrand, les Manaswing (Sébastien Cornillie, guitare rythmique, Yann Gerardin, contrebasse) écument les scènes du Nord de la France depuis quelques années. Leur petit bonhomme de chemin les a même conduit, ultime consécration, a assuré la première partie de Môssieur Biréli Lagrène himself en tournée dans le ch’nord. On s’en réjouit pour eux, la musique de ces trois sympathiques garçons dans le vent (du nord) respire la bonne humeur et la générosité.
Peu de reprises au répertoire (All of me, Swing gitan assez convenus), mais en revanche, de forts convaincantes compositions dont on retiendra surtout (Merli merlo), vrai tube au petit arrière goût alsacien qui n’aurait pas déplu à Mandino Reinhardt, Le miroir de Narcisse, délicate balade au thème très chantant, et La danse des abeilles, swing bop assez audacieux dans ses harmonies inhabituelles. L’ensemble est fort bien joué : la rythmique est solide, même si elle gagnerait sans doute à s’alléger un petit peu, et les solos d’Eric, éloquents sans être démonstratifs sont toujours pertinents.
A noter que l’accordéoniste Sonia Rekis a depuis rejoint le trio, et le titre El’pass Marousette enregistré ici en quartet laisse augurer le meilleur pour la suite de leurs aventures dans un registre swing musette.