Le violoniste anglais Andy Aitchison n’est pas un débutant ; découvrant la musique du 5t du Hot club de France à l’âge de 14 ans, il n’eut de cesse de garder vivant l’héritage de Stéphane Grappelli. Grâce à Dave Kelbie, ici à la guitare d’accompagnement, il rencontre et joue avec Fapy Lafertin, Lollo Meier et Angélo Debarre (excusez du peu !), jouant aussi au sein de la formation balkanique Szapora ; Voilà son premier disque en tant que leader sur le label de Dave justement, ce qui est un gage de qualité (il y côtoie Django à la créole, Angélo ou Tcha Limberger).

Paul Meylan est à la contrebasse et l’excellent Jeff Green à la guitare semi acoustique. On a vu ce guitariste de la génération des Diz Disley et Denny Wright, aux côtés du London hot club five, du Soho string 4t, de Johnny van Derrick ou de Stéphane Grappelli ; pour ma part je me souviens d’une jam avec Ian Cruikshank sur la place du haut Samois lors du festival 1994 ! Ce maître de la guitare swing jazz dont les idoles sont Charlie Christian, Oscar Moore ou Grant Green conjugue le son chand de son arch top guitar, un phrasé économe (pas trop de notes mais qui racontent quelque chose), swinguant et toujours mélodique et un sens du placement ; bref, un quartet de rêve ! La redoutable section rythmique déroule le tapis à deux solistes d’envergure, très inspirés. Dans sa jeunesse, Andy a commencé par le blues à la guitare et ça s’entend dans son phrasé très expressif, relativement économe mais gorgé de soul et de sentiment (cf son remarquable chorus sur You ain’t never, de sa composition où il fait progressivement monter la sauce, ou sur Blues in the air de Bechet).

Pas de swing manouche ici mais une zique plus proche du swing jazz ricain des années 30 et 40 (en particulier celui de Benny Goodman avec Charlie Christian, dont ils reprennent Six appeal), teinté d’une forte coloration blues. Conjuguant cohésion, décontraction et musicalité, le quartet reprend avec classe 10 standards en une fête musicale constante ! Une vraie réussite et une belle surprise ! Vivement qu’on ait l’occasion de voir le quartet d’Andy Aitchison dans notre beau pays !