En écoutant ces morceaux, lentement, au fil des plages, on imagine peu à peu la magie d’une rencontre improbable et pourtant évidente entre Nat King Cole et Django. L’ombre de ces deux-là hante généreusement ce disque, dont la musique soudainement merveilleuse n’en est que plus touchante.
Inspirés sans doute par la présence rassurante et surnaturelle de ces deux fantômes de luxe en filigrane, Robin Nolan et Randy Greer nous confectionnent ici une musique en costume trois pièces, une musique élégante, une musique raffinée, tissée sur un canevas de standards entendus notamment chez Duke Ellington. La guitare de Mr Nolan, en contrechant, a certes de la classe. Quant à la voix de Mr Greer, précise et envoûtante, elle ferait se pâmer d’admiration n’importe quel Ulysse en mal de sirènes...
Pour la petite histoire, le frère du grand-père de Randy, Mr Sunny Greer tenait la batterie chez Ellington en 1946-47, periode durant laquelle Django vivait son aventure américaine au sein du fameux big-band... Petit détail quasi surnaturel pour un hasard presqu’objectif... qui n’aurait sûrement pas déplu à André Breton !
Et si, finalement, ce disque avait réellement été touché par la grâce...?