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Léo Slab

Violoniste (?-2007)

Né au début du siècle, Léo Slabiak grandit dans une famille de musiciens où l’on joue du violoncelle, de la mandoline, de la guitare, de la contrebasse, du violon, du piano et de la balaïka... Sa mère lui impose le violon à 6 ans parce que c’est moins cher qu’un piano et "plus facile à transporter" ! Son professeur le prépare jusqu’au Conservatoire où il restera quatre ans dans les classes préparatoires (qui n’existent plus aujourd’hui).

En 1940, il arrive au concours d’entrée en Supérieur alors que la guerre est déjà déclarée. Le directeur convoque les élèves dont il connait les origines juives et leur dit : "j’ai reçu des ordres. Je vous laisse passer le concours par politesse, mais n’espérez pas obtenir aucune récompense". Leo Slab quitte le Conservatoire.

Les allemands ne sont pas encore là et Paris se met au jazz... Le Hot Club de France organise un concours d’orchestre. Léo qui cherche à s’aguerrir en matière de jazz fait la connaissance de Charles Delaunay. Le patron du HCF lui présente alors trois guitaristes manouches qui cherchent un violoniste. Parmi eux, le fameux petit Jacques Montagne, âgé de 14 ans qui joue déjà tellement bien qu’il impressionnait, dit-on, Django lui-même ! L’orchestre marche tout de suite très bien et le Hot Club leur organise une tournée dans le midi de la France. Malheureusement, le jeune Montagne décèdera deux ans à peine après la formation du quartet. Léo Slab raconte : "A cette époque, Django venait nous écouter. Il représentait tellement pour les manouches que le petit s’arrêtait de jouer dès qu’il entrait dans la salle. Django l’a su et il revenait l’écouter en se cachant. Il était extraordinaire..". L’orchestre se dissout.

Léo reste en zone sud sous un faux nom pour sa sécurité et joue dans les cabarets Grands Hôtels de la Côte d’Azur. Il se débrouille comme il peut jusqu’à ce qu’on le dénonce comme étant juif. Il repasse la ligne de démarcation avec son ex-femme et reste deux ans dans un maquis près de Vezoul...

Après la guerre, sans son diplôme et avec les années perdues, pas facile de travailler... Décidé malgré tout à continuer le jazz, il tente bien de monter un nouveau quintet à cordes ; mais tous les guitaristes disponibles avaient peur de s’y mettre après la disparition de Django, leur maitre à tous. C’est à cette époque qu’on pourra l’entendre avec Joseph Reinhardt, Eugène Vées ou Henri Crolla... Et puis il a du se faire une raison : devant les difficultés pour jouer du jazz, il décide de retourner travailler dans les cabarets. Il y jouera tous les styles de musique, même de la musique indienne ( !), avant de retourner sur le tard à ses premières amours jazzistiques... "Quand on joue du jazz, il faut complètement oublier la technique, il ne faut même pas penser qu’on joue sur un violon ! C’est ce qui me plaît... Je suis revenu à la musique manouche parce que c’est, à mon sens, la plus intéressante pour un violoniste. Et la plus difficile."

A la fin des années 90, il se produira sur la scène du festival de Samois-sur-Seine à la tête de son nouveau quintet.
Il s’éteint en décembre 2007.
A noter que ses neveux Éric et Olivier Slabiak jouent du violon dans la formation de musique tsigane et d’Europe Centrale Les Yeux Noirs.

Sources :
Interview de Léo Slab menée par Mathilde Febrer, French Guitare n° 10, oct-nov. 1998
Alain Antonietto, liner notes de Gipsy Jazz School, Iris Music, 2002
Alain Antonietto, François Billard, Django Reinhardt Rythmes Futurs, Fayard, 2004


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