Deuxième disque du jeune guitariste allemand Gismo Graf aujourd’hui âgé de 18 ans ; toujours solidement entouré, (papa Joschi à la guitare d’accompagnement (au chant sur deux titres) et le vétéran Jan Jankeje à la contrebasse), Gismo perpétue la tradition de la Musik Deutscher Sinti avec un répertoire sans grande surprise : les standards habituels (Them there eyes, Limehouse blues qu’on a peut-être un peu trop entendus), Sweet chorus de Django, la gitane de Tchan Tchou pas tout à fait envoyée comme Angélo ou Moréno, Coucou, thème assez peu joué, dans une relecture réussie ou mari gidli, chanson en romanès. Si le jeune Gismo a une grosse technique, ses doigts le démangent quelque peu et ça crépite de partout de façon un peu mécanique(cf China boy pris à 100 à l’heure). Il est plus convaincant quand ça se calme un peu, sur Festival Django par exemple, jolie ballade de sa composition ; il signe deux autres titres plus anecdotiques, Gismo swing prétexte à une avalanche de notes et une Ninon valse quelque peu tarabiscotée. Si Tony Lakatos, saxo sur 4 titres et Olaf Polziehn, piano sur 3 viennent rompre un peu la monotonie de la formule en trio, We’ve got a world that swings, chanté en anglais façon crooner pour thé dansant est quelque peu incongru dans le contexte. Si Gismo a quelques belles envolées (cf son chorus sur Donna Lee), son style manque encore de personnalité. On attend aussi un peu plus d’originalité dans la lignée de cette reprise réussie du Destinée de Romane avec thème guitare-sax à l’unisson suivi de questions réponses enlevées. A suivre tout de même.