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Christine Lutz Quartet
Christine Lutz Quartet

publié par Francis Couvreux

Dès le premier morceau « la roulotte », magnifique composition bien méconnue du violoniste Léo Slab, on est sous le charme ; rien d’étonnant quand on se souvient d’ « harpiswing », excellent disque paru il y a quelques années. Christine Lutz a formé un nouveau trio il y a un peu plus de deux ans avec le guitariste Philippe Guignier et le contrebassiste Gilles Schlaf, renforcé depuis peu par le batteur-percussionniste Thierry Lutz, qui apporte un plus incontestable ; avec autorité et souplesse la solide section rythmique booste les deux solistes dont les chorus toujours inspirés conjuguent intelligence et finesse sans oublier la respiration (cf « sur la route » par exemple, belle compo chantante de Philippe Guignier, styliste au phrasé limpide sans plans ni esbroufe qui, s’il venait à Paris, ferait de l’ombre à quelques gâchettes). On avait d’ailleurs remarqué son talent au sein de Nany swing musette il y a quelques années, très bon groupe qui, hélas, n’eut pas le succès escompté.

Espérons que ce ne sera pas le cas du quartet de Christine Lutz, car voilà un groupe qui tient la route et dont l’originalité ne se réduit pas à la présence d’une harpe, instrument plutôt rare dans le jazz où il est le plus souvent utilisé pour donner une couleur sonore originale, qui oscille entre vibraphone, mandoline voire cymbalum. Loin des stéréotypes attachés à l’instrument, Christine Lutz joue de la harpe avec un vrai phrasé jazz, un peu comme un pianiste (elle est fan de Bill Evans) jouant la mélodie en tant que soliste, puis se lançant dans des questions réponses énergiques avec le guitariste ou dans des chorus échevelés qui n’oublient pas le swing (cf Minor Swing ou l’admirable version d’Indifférence, avec l’excellente section rythmique qui pousse derrière), sachant aussi poétiser finement (cf le superbe Hi Lili hi lo). Servi par une bonne prise de son, le quartet impose sa patte à des standards comme Django, Indiana, I wonder where my baby is tonight dans une version swingante à souhait, ou le superbe If i should loose you, enregistré naguère par Parker, Hank Mobley ou Sinatra, mais rarement joué aujourd’hui, en étant toujours attentif à la mise en place et aux arrangements (cf l’exposé d’Anniversary song ou le final d’I wonder where…). Le disque se termine par une jolie valse de Christine Lutz et on n’a pas vu le temps passer.

Voilà un quartet d’une belle musicalité qu’il faut absolument découvrir, produire, programmer ; ils seront au festival de Salbris début juin ; il faut les invite à Samois l’an prochain ; ils le méritent.



1. La roulotte (L. Slab) 6’25
2. Sur la route (P. Guignier) 3’32
3. Django (J. Lewis) 5’23
4. Indiana (McDonald/Hanley) 3’26
5 Hi Lili hi lo (B. Kaper) 6’15
6. Anniversary song (Ivanovitch) 6’14
7. Indifférence (T. Murena) 5’02
8. I wonder where’s my baby tonight (Kahn / Donaldson) 5’57
9. If I should lose you (R. Rainger) 4’11
10. Armando’s rumba (C. Corea) 3’14
11. Minor swing (D. Reinhardt/S. Grappelli) 4’50
12. Valse folle (C. Lutz) 2’54

Enregistré et mixé au studio La Buissonnière.



Label : Autoproduction
Ref : CD: CL4TET 01/1 -> voir fiche du label
Date de sortie : mai 2013

Christine Lutz Quartet
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Extrait en écoute :

8.I wonder where’s my baby tonight (Kahn / Donaldson)


Musiciens :

Christine Lutz : harpe
Philippe Guignier : guitare
Gilles Schlaf : contrebasse
Thierry Lutz : batterie



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Christine Lutz

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