Pas de guitariste dans le groupe du saxophoniste Nicola Bardini ; un peu paradoxal, à première vue, lorsqu’il s’agit de rendre hommage à Django Reinhardt ! Loin de toute folklorisation de son art, il s’agit avant tout ici de mettre en évidence la modernité du jazz de Django, que les killers de la 6 cordes nous ont d’ailleurs souvent fait oublier en tirant sa musique du côté de la virtuosité spectaculaire. Après une courte évocation de « Django » de John Lewis, N.Bardini et ses petits camarades reprennent 8 compos de l’illustre manouche, dont certaines très peu jouées (Nymphéas, Diminushing, Boléro...) qu’ils traitent comme des standards de jazz. Les versions oscillant entre 5 et 7 minutes, chaque musicien (tous excellents instrumentistes) a de la place pour s’exprimer. Une instrumentation inhabituelle dans le style (sax, clarinette, vibraphone, basse, batterie), des arrangements inventifs et soignés (cf l’alternance de tempo sur l’exposé du thème de Diminushing, et le travail sur la palette sonore), des chorus inspirés prenant en compte ce qui s’est passé dans le jazz depuis 1953, mettent en lumière l’originalité, la puissance et la beauté des compositions de Django (cf la magnifique version d’Anouman). Pour la petite histoire, le titre du disque évoque évidemment les fleurs en celluloïd qui se sont embrasées dans la roulotte de Django en 1928 avec les conséquences que l’on sait. Django aurait sans nul doute apprécié cette interprétation de sa musique. Une vraie réussite
1. Django (J. Lewis) 1’34
2. Nympheas (D. Reinhardt) 4’25
3. Stockholm (D. Reinhardt) 7’26
4. Rythme futur (D. Reinhardt) 4’14
5. Anouman (D. Reinhardt) 6’02
6. Sweet chorus (D. Reinhardt) 5’14
7. Django’s castle (D. Reinhardt) 5’20
8_ Diminushing (D. Reinhardt) 7’41
9. Bolero (D. Reinhardt) 6’10